Un second porte-avions américain déployé au Moyen-Orient avant la reprise des négociations avec l’Iran
Washington renforce sa présence militaire alors que les discussions sur le programme nucléaire iranien s’intensifient
Un deuxième porte-avions américain, l’USS Carl Vinson, opère désormais dans les eaux du Moyen-Orient à l’approche d’un nouveau cycle de négociations entre les États-Unis et l’Iran concernant le programme nucléaire de Téhéran. Des images satellites analysées mardi par l’Associated Press montrent le navire en mer d’Arabie, accompagné du croiseur lance-missiles USS Princeton et de deux destroyers lance-missiles, l’USS Sterett et l’USS William P. Lawrence. Ce déploiement intervient alors que des frappes aériennes américaines présumées ont visé plusieurs zones contrôlées par les rebelles houthis au Yémen. Des responsables américains ont explicitement lié cette campagne militaire d’un mois, menée sous la présidence de Donald Trump, à une stratégie de pression sur l’Iran dans le cadre des négociations.
L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a évoqué pour la première fois un niveau spécifique d’enrichissement d’uranium qu’il souhaiterait voir adopté par l’Iran : « Ils n’ont pas besoin d’enrichir au-delà de 3,67% », a-t-il déclaré à Fox News. « Dans certaines circonstances, ils sont à 60%, dans d’autres à 20%. Cela ne peut pas continuer. »
Witkoff a qualifié les discussions du week-end dernier à Oman de « positives, constructives et convaincantes », suggérant que l’administration Trump pourrait considérer les termes de l’accord nucléaire de 2015 comme base pour ces négociations, malgré le retrait unilatéral américain en 2018.
« Il s’agira essentiellement de vérification du programme d’enrichissement, puis finalement de vérification concernant l’armement », a-t-il précisé. « Cela inclut les missiles, le type de missiles qu’ils ont stockés là-bas, et cela inclut le déclencheur pour une bombe. »
Le journal iranien Javan, réputé proche des Gardiens de la révolution, a laissé entendre dans un éditorial que Téhéran serait ouvert à une réduction de son enrichissement d’uranium : « Quelque chose que nous avons déjà fait auparavant, pourquoi ne le referions-nous pas pour parvenir à un accord ? »
Une incertitude demeure quant au lieu des prochaines discussions, initialement prévues à Rome. L’Iran a insisté mardi pour un retour à Oman, tandis que les responsables américains n’ont pas encore confirmé le lieu des négociations.
Francisco LAWSON