Le Bénin marque un tournant décisif dans la protection de ses talents artistiques et littéraires. Dans un contexte où la piraterie continue de porter gravement atteinte aux droits des créateurs, le Gouvernement a franchi un pas important en officialisant la création d’un nouvel organe stratégique : la Commission nationale de lutte contre la piraterie des œuvres littéraires et artistiques.

La cérémonie d’installation de cette Commission s’est tenue ce mardi 20 mai 2025 au Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, à Cotonou, en présence du Ministre Jean-Michel ABIMBOLA et de plusieurs acteurs majeurs du secteur culturel. Par ce geste, les autorités béninoises entendent affirmer leur engagement dans une « guerre sans merci » contre le fléau de la contrefaçon, qui prive les créateurs de leurs droits légitimes et freine le développement de l’économie culturelle.

Une réponse institutionnelle à un mal persistant
La piraterie des œuvres, notamment dans les domaines de la littérature, de la musique, du cinéma et des arts visuels, constitue un défi majeur au Bénin. Livres copiés illégalement, CD et DVD vendus dans la rue sans l’accord des auteurs, diffusion non autorisée sur les plateformes numériques : les exemples sont nombreux, et les pertes économiques, considérables.
Face à cette situation, la nouvelle Commission nationale aura pour mission de coordonner les actions de prévention, de répression et de sensibilisation en matière de piraterie. Elle travaillera en collaboration avec les services de sécurité, la justice, les associations de créateurs, les éditeurs et les structures de régulation.
*Des ambitions claires : protéger, éduquer, punir*
Dans son discours d’installation, le Ministre Jean-Michel ABIMBOLA a rappelé que « la création artistique et littéraire est un pilier fondamental de notre identité culturelle et de notre développement économique ». Il a souligné la nécessité de garantir aux créateurs un cadre sécurisé et incitatif, dans lequel leurs œuvres sont protégées et leurs droits respectés.
*Le dispositif mis en place vise donc trois objectifs majeurs : protéger les droits d’auteur et les droits voisins, en renforçant les mécanismes juridiques existants ; éduquer les populations, notamment les jeunes, sur les méfaits de la piraterie et sur l’importance de respecter la propriété intellectuelle ; punir les contrevenants, à travers des actions judiciaires exemplaires et un contrôle rigoureux du marché.
*Une mobilisation collective pour une culture durable*
L’installation de cette commission s’inscrit dans une dynamique plus large de valorisation des industries culturelles et créatives, déjà amorcée par le Gouvernement béninois depuis plusieurs années. Avec cette nouvelle étape, l’État affirme sa volonté de soutenir ses artistes, écrivains, réalisateurs, musiciens et créateurs en tout genre, en leur assurant un environnement propice à l’éclosion et à la valorisation de leurs œuvres.
Les membres de la Commission ont été invités à faire preuve de rigueur, d’engagement et de créativité dans l’accomplissement de leur mission. Plusieurs personnalités du monde culturel ont salué cette initiative, y voyant « un signal fort en faveur de la dignité des créateurs béninois ».

En définitive, le combat contre la piraterie n’est pas seulement une affaire d’artistes : il s’agit d’un enjeu de souveraineté culturelle, de justice économique et de citoyenneté responsable. Le Bénin entend le mener avec fermeté, intelligence et détermination.
Boris MAHOUTO