L’Aube Nouvelle en langue Adja : Quand l’hymne national béninois vibre au rythme de nos langues

Moment d’émotion et de fierté nationale ce vendredi 1er août 2025 à la Place de l’Amazone, où l’artiste Anna Fambo et son groupe ont livré une interprétation saisissante de l’hymne national béninois en langue Adja. Une première officielle qui suscite admiration et appelle à l’universalité culturelle au sein de la République.

C’est au terme du grand défilé militaire et paramilitaire marquant le 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Bénin que ce moment musical exceptionnel a été offert au peuple. Alors que les tambours s’étaient tus et que le souffle solennel de la cérémonie commençait à se dissiper, la voix puissante et claire d’Anna Fambo, entourée de ses choristes, a fait résonner l’Aube Nouvelle dans la langue Adja, portée par une orchestration enracinée et vibrante.

Le public, d’abord surpris, s’est laissé emporter par l’harmonie du texte patriotique et la profondeur émotionnelle de cette langue nationale, l’une des plus parlées dans le sud-ouest du Bénin. De nombreux citoyens, visiblement émus, ont laissé échapper des larmes, tant l’interprétation faisait appel à l’âme profonde du pays, à son histoire, à ses racines.

C’est une première historique : jamais, dans un cadre aussi officiel et emblématique que celui de la fête nationale, l’hymne béninois n’avait été chanté dans une langue locale devant les plus hautes autorités de l’État, les représentations diplomatiques et un parterre de citoyens venus de toutes les régions du pays.

Cette initiative culturelle, saluée par les autorités et les observateurs, relance la réflexion sur la place des langues nationales dans la construction identitaire et la cohésion nationale. Elle met en lumière la richesse linguistique du Bénin, pays qui en compte une cinquantaine, et rappelle l’urgence d’un travail de valorisation linguistique dans tous les domaines de la vie publique.

« Chaque peuple, chaque ethnie du Bénin devrait désormais s’inspirer de l’exemple Adja », a lancé un membre de la délégation gouvernementale, visiblement touché. « Ce n’est pas seulement une question de langue, c’est une manière de dire que le Bénin appartient à tous et que chaque voix, chaque culture, chaque rythme, chaque accent a sa place dans la République. », renchérit un député natif du département du Couffo où est parlé le Adja.

Loin d’être un simple geste artistique, l’interprétation d’Anna Fambo s’est transformée en un acte politique, citoyen et symbolique. Un appel vibrant à l’unité dans la diversité, un plaidoyer pour un patriotisme enraciné, un signal fort pour les jeunes générations à la recherche d’un lien entre modernité et tradition. Ce 1er août 2025, à travers les mots de l’hymne chantés dans une langue du terroir, le Bénin a parlé à lui-même, dans sa propre voix, et avec toute la beauté de sa pluralité. Un exemple à suivre.

Boris MAHOUTO

Partager
Suivre :
Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde