L’Algérie a dénoncé dimanche des « provocations » du Maroc à la suite d’informations de presse sur un projet de confiscation par Rabat de biens appartenant à l’ambassade algérienne.
Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021, dénonçant une série d' »actes hostiles » de son voisin, concernant en particulier le Sahara occidental et la normalisation avec Israël.
Le site Maghreb Intelligence a rapporté vendredi que le gouvernement marocain avait décidé « d’exproprier plusieurs biens immobiliers et fonciers appartenant à l’Etat algérien » dans la capitale marocaine et ce « pour les besoins d’extension des locaux de services relevant du ministère des Affaires étrangères à Rabat ».
Rabat n’a fait aucune annonce officielle à ce sujet et aucune commentaire n’a pu être obtenu par l’AFP auprès de la diplomatie marocaine.
« L’Algérie condamne cette opération de spoliation caractérisée dans les termes les plus énergiques », a affirmé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué publié dimanche, ajoutant qu’Alger « répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés ».
L’Algérie considère qu' »il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale », a poursuivi le ministère.
Le conflit du Sahara occidental, considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU, en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Polisario, dont l’Algérie est le principal soutien.
Rabat, qui contrôle près de 80% du Sahara occidental, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario réclament un référendum d’autodétermination, prévu par l’ONU lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.