Le nouveau classement mensuel de la FIFA publié ce jeudi 10 juillet 2025 révèle une légère régression pour les Guépards du Bénin. Alors qu’ils occupaient la 95e place mondiale en juin dernier, les hommes de Gernot Rohr se retrouvent désormais à la 96e position, reculant d’un rang au niveau international. Sur le plan continental, le Bénin maintient sa 21e place africaine, un statu quo qui interroge à moins d’un an du début des éliminatoires pour la Coupe d’Afrique des Nations 2027.
Ce recul, bien que minime, traduit un ralentissement dans la progression espérée des Guépards ces derniers mois. Après des prestations globalement moyennes lors des dernières fenêtres FIFA, notamment des matchs amicaux sans grande envergure ou des performances peu convaincantes contre des adversaires du même calibre, le Bénin peine à enclencher une dynamique positive sur la scène internationale.
Le sélectionneur Gernot Rohr a certes, stabilisé l’équipe nationale sur plusieurs plans — discipline tactique, structuration du jeu, renouvellement de l’effectif — mais les résultats tardent à traduire cette stabilité en progrès palpable au classement.
Une situation préoccupante à l’approche des échéances majeures
À l’horizon 2026-2027, le Bénin devra faire face à des défis de taille : la poursuite des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 en zone Afrique, et la préparation de la prochaine CAN. Dans ce contexte, une stagnation prolongée dans le classement FIFA pourrait affecter le moral de l’équipe, mais aussi son positionnement dans les tirages au sort à venir. Un classement plus élevé permettrait d’éviter les cadors du continent dès les premières phases.
Le Bénin reste néanmoins devant plusieurs nations ouest-africaines dans le tableau continental, mais se retrouve toujours loin derrière les géants que sont le Maroc (1er en Afrique, 12e mondial), le Sénégal, l’Égypte ou encore le Nigeria.
Des interrogations sur la stratégie fédérale
Cette situation soulève aussi des questions sur les choix stratégiques de la Fédération béninoise de football (FBF). Entre matchs amicaux peu stratégiques, manque de compétition de haut niveau et absence d’un vrai plan de montée en puissance, les observateurs du football béninois appellent à une remise à plat des priorités.
Certains pointent également le déficit d’investissement dans la détection locale et la valorisation des talents évoluant dans le championnat national. « Nous avons un vivier important de jeunes talents, mais il manque un véritable cadre de développement pour les faire émerger durablement », commente un analyste sportif local.
Un appel à la remobilisation
À défaut de progression, les acteurs du football béninois sont appelés à se remobiliser pour redonner du souffle à la sélection nationale. L’enjeu n’est pas seulement sportif : l’image du pays et la crédibilité de sa politique de développement footballistique sont aussi en jeu.
Pour sortir de cette phase de stagnation, il faudra sans doute plus qu’un simple sursaut. Une stratégie cohérente, une vision partagée et des performances régulières dans les compétitions officielles seront les clés pour hisser à nouveau le Bénin dans le top 15 continental et viser, à terme, une qualification durable aux grandes compétitions.
Boris MAHOUTO