*Absence des mesures sociales dignes : Les artistes et journalistes béninois meurent dans l’indifférence*
*La nécrologie monte et se fait de plus en plus inquiétante au Bénin. Les décès dans les rangs des artistes et des hommes des médias se multiplient à un rythme inquiétant, laissant une grande partie de la population dans l’incompréhension et l’inquiétude. Depuis l’année dernière, la liste des disparus dans ces deux secteurs cruciaux pour le développement social et culturel du pays s’allonge inexorablement. Si ces pertes humaines sont d’abord des drames personnels, elles révèlent aussi une réalité inquiétante, celle de l’absence de mesures sociales dignes pour ces professionnels qui, pourtant, jouent un rôle essentiel dans la société béninoise.*
C’est connu de tous. Les conditions de vie des artistes et journalistes béninois sont loin d’être les plus envieuses. Elles sont dégradantes, humiliantes, à la limite, perverses. Curieusement, la chose semble passée inaperçue. Les artistes et journalistes béninois, des acteurs souvent invisibles dans les débats politiques, mènent une existence précaire. Si la lumière brille parfois sur leur travail, c’est souvent seulement lors des événements de grande envergure, tandis que leur quotidien est synonyme de lutte pour leur survie. Les conditions de travail sont ardues, et les salaires ne reflètent ni leur contribution à la société ni la qualité de leur art ou de leurs productions médiatiques.
Les journalistes, bien souvent soumis à des pressions politiques et économiques, sont exposés à des risques professionnels majeurs, notamment en matière de sécurité physique, sans parler des risques psychosociaux liés à la surcharge de travail et à l’isolement. Quant aux artistes, la précarité financière ne fait qu’aggraver la situation : absences de structures de soutien et de protection sociale, manque de financement pour des projets créatifs, et l’absence d’un véritable marché de l’art dans le pays rendent leur situation encore plus difficile.
*Des disparitions inquiétantes*
Le décès de plusieurs artistes et journalistes ces derniers mois n’est pas simplement une fatalité. Certains rapports font état de décès dus à des maladies non diagnostiquées à temps, à des conditions de vie exiguës et insalubres, ou encore à des troubles psychologiques liés au stress et à l’isolement. Ces tragédies ne sont pas seulement une perte pour leurs proches, mais aussi un coup dur pour la société béninoise, qui se prive de ses voix critiques, de sa créativité, et de ses agents de développement.
*Une prise de conscience nécessaire*
Il est temps que les autorités béninoises prennent conscience de la situation préoccupante dans laquelle se trouvent les artistes et les journalistes. L’instauration de mesures sociales dignes est une urgence. Ces professionnels ont besoin de structures de soutien, de régulations adéquates, de droits sociaux comme la couverture de santé, de retraites ou d’aides en cas de maladie, mais aussi de moyens de protection et de soutien psychologique. Pour qu’une telle situation cesse de se répéter, il est essentiel d’œuvrer à un environnement qui soutient véritablement ces corps de métiers. L’art et les médias sont des piliers du développement social, culturel et économique. Il est grand temps de les traiter avec l’attention et la dignité qu’ils méritent.
Boris MAHOUTO