Le paysage politique gabonais connaît un tournant majeur avec l’annonce de la candidature du général Brice Clotaire Oligui Nguema à la prochaine élection présidentielle. Cette déclaration suscite de nombreuses réactions à travers le pays, notamment au sein de la classe politique et de la société civile. Pour le panafricaniste, Éric Richard Ella Bekalé, c’est sans grande surprise. Un choix judicieux pour remettre le pays sur orbite du développement et la voie de la démocratisation
Parmi les voix qui se sont exprimées, celle d’Éric Richard Ella Bekalé retient particulièrement l’attention. Observateur averti de la scène politique gabonaise, il se montre favorable à cette candidature, la considérant comme une continuité logique du travail entrepris depuis la transition. Pour lui, le général Oligui Nguema incarne la stabilité et la volonté de refondation du Gabon après la prise de pouvoir d’août 2023.
Selon Ella Bekalé, le chef de l’État de transition a su démontrer son engagement envers la réforme des institutions et la lutte contre la corruption, en amorçant des changements profonds. Ce qui lui donne carte blanche pour se déclarer candidat légitime pour poursuivre cette dynamique à travers un mandat démocratique.
*Les raisons d’une candidature qui a reçu l’adhésion populaire*
Bekalé met en avant plusieurs initiatives entreprises par l’homme de la transition, notamment la refonte du cadre juridique encadrant la gouvernance et bien d’autres. Selon lui, ces mesures témoignent d’une volonté claire de rompre avec les pratiques opaques du passé et d’instaurer une administration plus transparente et efficace.
En outre, il insiste sur les avancées réalisées en matière de décentralisation et de participation citoyenne. « Pour la première fois, des consultations publiques ont été organisées afin d’impliquer les populations dans les décisions majeures. Ce n’est pas seulement une réforme institutionnelle, c’est un changement de culture politique », affirme-t-il.
Bekalé estime également que le général a su imposer une discipline au sein de l’appareil d’État. Une situation inédite qui, selon lui, renforce la crédibilité du processus de transition. Enfin, il juge que le climat politique s’est pacifié sous la direction du général, qui a favorisé un dialogue avec les différentes forces politiques et sociales du pays. « Il a su rétablir un équilibre, en évitant les tensions inutiles et en privilégiant la concertation. C’est pourquoi de nombreux citoyens souhaitent lui accorder une chance d’achever l’œuvre entamée », conclut-il.
Toutefois, cette candidature ne fait pas l’unanimité. Si certains y voient une opportunité pour le Gabon de consolider les acquis récents, d’autres s’inquiètent des risques d’un maintien prolongé au pouvoir d’un acteur issu de la transition militaire. Ce qui n’est pas de l’avis du panafricaniste qui pense qu’il s’agit là d’une lecture biaisée de l’actualité politique gabonaise et donc par conséquent ne reflète pas les réalités du terrain.
*Une option attendue, un terrain favorable*
Pour lui, le président de la transition a également adopté une approche pragmatique et inclusive, cherchant à rassembler différentes forces vives de la nation autour du projet de refondation du Gabon. « Il n’a pas gouverné dans l’isolement. Il a engagé des consultations, pris des mesures concrètes pour améliorer le quotidien des Gabonais, et amorcé une transformation structurelle », analyse-t-il.
Éric Richard Ella Bekalé salue également les efforts faits en matière de sécurité et de stabilité. Il estime que la transition a évité un chaos politique, souvent redouté après un changement de régime. « Grâce à une gestion maîtrisée, le pays est resté stable, ce qui a permis d’envisager une suite politique sereine », ajoute-t-il.
Tout en reconnaissant que des défis subsistent, il considère que les actions menées jusqu’ici justifient une continuité et qu’une candidature du général Oligui Nguema s’inscrit dans la logique des efforts engagés. Reste à savoir si cette appréciation sera partagée par l’ensemble des électeurs gabonais lors du scrutin à venir.
L’élection du 12 avril s’annonce donc cruciale pour l’avenir du pays, entre continuité et ouverture vers une nouvelle ère politique. Reste à savoir comment cette annonce sera accueillie par l’ensemble de la population gabonaise et quels seront les enjeux de cette élection, qui s’annonce décisive pour l’avenir du Gabon.
*Une opposition l’ombre d’elle-même*
Selon Ella Bekalé, l’opposition gabonaise semble divisée et peine à adopter une ligne claire face à la candidature du général. « On observe une contradiction frappante : d’un côté, certains opposants critiquent la gestion de la transition et dénoncent une continuité du pouvoir militaire ; de l’autre, ils tardent à proposer une alternative crédible et cohérente », analyse-t-il.
Il souligne également que plusieurs figures de l’opposition, après avoir réclamé des réformes en profondeur, semblent aujourd’hui hésitantes à se positionner face aux transformations engagées par le régime de transition. « On a vu certains leaders appeler à une rupture totale avec l’ancien système, mais paradoxalement, ils peinent à structurer une offre politique qui puisse fédérer l’opinion publique », ajoute-t-il.
Cette ambiguïté, selon lui, pourrait jouer en faveur du général Oligui Nguema, qui bénéficie d’une certaine adhésion populaire en raison des réformes amorcées et des mesures prises contre la corruption. « Si l’opposition ne clarifie pas rapidement son discours et ne propose pas un projet convaincant, elle risque de laisser le champ libre à cette candidature », conclut-il.
CMM