Trois décennies après les premières grandes mutations démocratiques en Afrique francophone, le Bénin s’affirme à nouveau comme un repère régional en matière de gouvernance parlementaire. La capitale économique béninoise accueille, du 2 au 4 juin 2025, la 31ᵉ Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), une rencontre de haut niveau qui réunit les présidents de plusieurs Parlements africains et des représentants de la Francophonie parlementaire.*
Après Niamey (2023) et Yaoundé (2024), c’est donc au tour de Cotonou de devenir l’épicentre des réflexions politiques de l’espace francophone africain. Organisée sous l’égide du président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Gbèhounou VLAVONOU, par ailleurs président de la section béninoise de l’APF, cette session annuelle rassemble des figures majeures de la scène parlementaire africaine.
Parmi les participants de marque figurent : Adama BICTOGO, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Kodjo ADEDZE, président de l’Assemblée nationale du Togo, Jean-François NDONGOU, président de l’Assemblée nationale du Gabon, Hilarion ETONG, premier vice-président de l’Assemblée nationale du Cameroun et actuel président de l’APF ainsi que Amélia LAKRAFI, députée française et déléguée générale de l’APF.
*Des thématiques au cœur des enjeux du continent*
Les travaux de cette 31ᵉ session s’articulent autour de plusieurs thématiques stratégiques pour l’avenir du continent : accès équitable à l’énergie, transition démographique, enjeux géopolitiques en Afrique francophone, éducation, et parlementarisme de proximité. Autant de défis transversaux appelant une réponse concertée entre les pays francophones, dans une logique de coopération parlementaire renforcée.
*Le Bénin, modèle démocratique reconnu*
L’un des temps forts de cette première journée fut sans conteste le discours d’ouverture de Amélia LAKRAFI, qui a tenu à saluer avec force la trajectoire démocratique du Bénin. « Chaque Assemblée régionale est importante, mais celle-ci l’est tout particulièrement, car elle se tient sur une terre pionnière du renouveau démocratique africain », a-t-elle déclaré. « Le Bénin, où dès 1990, une Conférence nationale souveraine a montré à tout un continent qu’on pouvait tourner une page sans effacer les racines. Qu’on pouvait bâtir l’avenir en rassemblant, non en excluant. Cette mémoire béninoise, ce courage politique, inspirent encore aujourd’hui notre action parlementaire collective. »
Ces propos, largement applaudis, ont résonné comme une reconnaissance officielle de la solidité des institutions béninoises et de leur rôle dans l’édification d’une démocratie parlementaire africaine dynamique.
*Un cadre de dialogue et de solidarité francophone*
Au-delà des discours, cette rencontre illustre la vocation de l’APF à promouvoir la coopération interparlementaire dans l’espace francophone, à renforcer les capacités des institutions législatives africaines et à porter une voix unie face aux défis du développement. C’est aussi un moment de fraternité parlementaire, marqué par des échanges d’expériences, des partages de bonnes pratiques et des perspectives de collaboration accrues.
*Prochaine étape : des recommandations concrètes*
Les travaux, qui se poursuivent jusqu’au 4 juin, devraient déboucher sur un ensemble de recommandations et résolutions autour des thématiques abordées, appelant à plus de synergies régionales et à un engagement parlementaire renforcé dans la gestion des crises et la construction de sociétés plus inclusives.
Par cette 31ᵉ Assemblée régionale, le Bénin confirme non seulement son attachement aux idéaux francophones, mais également son rôle de terre de dialogue, de paix et de démocratie pour le continent africain.
Boris MAHOUTO