Procès Steve Amoussou : la CRIET condamne le présumé Frère Hounvi à deux ans de prison ferme et un million de francs CFA d’amende
Le verdict est tombé ce lundi à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Steve Amoussou, plus connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de « Frère Hounvi », a été condamné à deux ans de prison ferme assortis d’une amende d’un million de francs CFA. Cette décision fait suite à une requalification des faits initialement reprochés à l’activiste.
À l’ouverture de l’affaire, Steve Amoussou faisait face à des accusations lourdes : harcèlement par communication électronique, provocation à la rébellion et diffusion de fausses nouvelles. Mais à la suite de l’instruction, les faits ont été requalifiés par la juridiction spéciale. Il est désormais poursuivi pour injures à caractère politique, initiation et diffusion de fausses informations. Ce changement de qualification, interprété par certains comme une tentative d’alléger la gravité juridique des accusations tout en maintenant la répression, n’a pas suffi à atténuer la sanction pénale.
*Une comparution sous haute tension*
C’est vêtu d’une chemise bleu ciel, d’un jean noir et du gilet réglementaire des détenus que Steve Amoussou s’est présenté à l’audience, accompagné de son avocat, Me Aboubacar Baparapé. L’atmosphère dans la salle d’audience était tendue, marquée par une certaine solennité. Peu expansif, le prévenu est resté concentré tout au long de la lecture du jugement.
Après un discret échange avec son avocat à l’issue de l’audience, Steve Amoussou est retourné sur le banc des accusés, visiblement meurtri par la sévérité du verdict. Certains proches présents dans la salle ont eu du mal à contenir leur émotion.
*Une voie de recours encore possible*
Malgré cette décision lourde de conséquences pour l’activiste, une possibilité d’appel demeure. Conformément à la procédure, Steve Amoussou dispose de quinze jours pour contester le jugement devant une juridiction supérieure. Son avocat n’a pour l’heure fait aucune déclaration publique, laissant planer le doute sur la stratégie à venir.
*Un dossier au retentissement national*
Le cas de Steve Amoussou s’inscrit dans un contexte de surveillance accrue de la parole publique, en particulier sur les réseaux sociaux. Ces dernières années, plusieurs activistes, blogueurs et journalistes ont été inquiétés pour leurs propos critiques à l’égard des autorités. La condamnation de celui que ses partisans appellent « Frère Hounvi » relance le débat sur la liberté d’expression et les limites de la contestation politique dans un espace numérique de plus en plus encadré.
En attendant un éventuel appel, Steve Amoussou est désormais fixé sur son sort. Il purgera sa peine, à moins que les prochains jours ne voient une mobilisation médiatique ou juridique en sa faveur.
Boris MAHOUTO