Lavrov a également réfuté les accusations selon lesquelles la Russie aurait des intentions d’attaque contre l’Europe
La Russie a vivement réagi jeudi aux propos du président français Emmanuel Macron, tenus la veille, lors de son allocution télévisée. Macron avait notamment évoqué l’idée d’une protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français, dans un contexte de tensions croissantes avec Moscou, et souligné l’« agressivité » de la Russie. La France, selon lui, pourrait élargir sa dissuasion nucléaire pour protéger le continent européen, ce qui a été perçu par la Russie comme une menace directe.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié les propos de Macron de « menace » contre la Russie, soulignant que l’idée de préparer l’utilisation de l’arme nucléaire contre Moscou était « absurde » et « délirante ». Lavrov a également réfuté les accusations selon lesquelles la Russie aurait des intentions d’attaque contre l’Europe, les qualifiant de fausses. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a abondé dans le même sens, en accusant Emmanuel Macron de vouloir « que la guerre continue » en Ukraine. Selon lui, le discours de Macron ne reflétait pas une volonté de paix, mais plutôt une logique de confrontation. Peskov a critiqué ce qu’il appelle la « rhétorique nucléaire » du président français et a dénoncé la prétention de la France à assumer un leadership nucléaire en Europe. Il a également rappelé que la Russie considère l’élargissement de l’OTAN comme une menace existentielle et que ce point est souvent ignoré par la France.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a ajouté une touche acerbe en qualifiant Emmanuel Macron de « conteur ». Elle a estimé que le président français faisait des déclarations déconnectées de la réalité, qui contredisaient ses précédentes prises de position. Zakharova a même comparé Macron à Ole Lukoje, un personnage des contes de Hans Christian Andersen, qualifiant ses propos de décalés et de trompeurs. En résumé, la Russie a pris une position ferme contre les propositions de Macron, rejetant sa rhétorique nucléaire et l’accusant de semer la division plutôt que de favoriser des pourparlers de paix, tout en soulignant la perception d’une menace croissante venant de l’Occident.
Francisco LAWSON