Le décret présidentiel accuse la CPI d’actions « illégitimes et sans fondement » ciblant « l’Amérique et notre proche allié Israël »
Dans une escalade significative des tensions avec la Cour pénale internationale (CPI), le département du Trésor américain a émis jeudi un mandat d’arrêt contre Karim Khan, procureur de la CPI. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un décret présidentiel signé la semaine dernière par Donald Trump, juste avant sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Khan devient ainsi la première personne visée par des sanctions personnelles sous l’administration Trump actuelle. Ces sanctions pourraient inclure le gel des avoirs et l’interdiction d’entrée aux États-Unis, non seulement pour Khan mais aussi pour les fonctionnaires de la CPI et leurs familles.
Le décret présidentiel accuse la CPI d’actions « illégitimes et sans fondement » ciblant « l’Amérique et notre proche allié Israël », notamment en émettant des mandats d’arrêt contre Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. « La CPI n’a aucune juridiction sur les États-Unis ou Israël », précise le document.
La CPI a condamné cette mesure, la qualifiant de tentative « d’interférer avec son travail judiciaire indépendant et impartial ». Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré que ce décret « suggère que le président Trump approuvera les crimes du gouvernement israélien et a adopté l’impunité ».
Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU, a fermement soutenu la décision de l’administration Trump d’imposer des sanctions contre le procureur de la CPI, Karim Khan. « Je salue le président Trump et la nouvelle administration pour les sanctions imposées contre le procureur de La Haye qui a décidé du mandat d’arrêt honteux contre le Premier ministre Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Gallant », a déclaré Danon. L’ambassadeur a qualifié Khan d' »acrobate supplémentaire dans le cirque du terrorisme diplomatique orchestré par les Palestiniens à l’ONU », ajoutant qu’Israël ne permettra pas « à ceux qui ont depuis longtemps perdu leur boussole morale de faire la leçon à Israël qui combat les forces du mal. » Il a conclu en réaffirmant la détermination d’Israël à « poursuivre le combat jusqu’au retour de tous les otages et la défaite du Hamas. » Cette décision intervient alors que Khan devrait normalement bénéficier d’une autorisation permanente pour se rendre à New York afin d’informer le Conseil de sécurité de l’ONU sur les affaires qui lui sont soumises.
Pour rappel, les États-Unis, non-membres du Statut de Rome qui a établi la CPI en 2002, avaient précédemment imposé des sanctions similaires sous Trump contre la procureure Fatou Bensouda, sanctions qui avaient été levées sous Biden.
CMM
Les États-Unis émettent un mandat d’arrêt contre le procureur de la CPI Karim Khan et imposent des sanctions

Directeur de publication de Cloche Media Monde