Les Américains projettent une base dans le nord-est de la Mauritanie
Le nord-est de la Mauritanie retient l’attention de l’armée américaine, qui prévoit d’y implanter une base militaire, à proximité des frontières avec le Mali et l’Algérie. Dans le collimateur des Américains : les mercenaires russes de Wagner, engagés dans le nord du Mali.
Jeudi dernier, une délégation militaire américaine conduite par le général Todd général Todd Wasmund, commandant de la Force opérationnelle de l’armée américaine pour l’Europe du Sud en Afrique (connue sous le nom de SETAF-AFRICA) s’est réunie à Nouakchott avec les hauts gradés de l’armée mauritanienne, à leur tête général de division El Mokhtar Bolle Chaâbane, chef d’état-major général des Forces armées mauritaniennes. Quel était l’objet de cette réunion ? Selon nos sources, la tenue de cette réunion a coïncidé avec l’annonce par les autorités mauritaniennes de la mise en chantier d’un aéroport à l’extrême nord-est du pays, dans la région d’Al Mghiti, en bordure des frontières avec le Mali et l’Algérie. Cette zone fortement militarisée a connu en 2005 de sanglantes vagues d’attaques d’Al-Qaïda au Maghreb islamique contre les bases mauritaniennes, faisant de nombreux morts parmi les soldats de ce pays. Cet aéroport, présenté comme un aéroport civil mais qui comportera également, d’après nos sources un volet militaire, servira donc de noyau à la future base.
Il est à noter que le projet de cette base n’est pas nouveau, puisque les autorités algériennes avaient à plusieurs reprises accusé celles de la Mauritanie de vouloir implanter une base israélienne (financée par les Émiratis) dans cette même région. Plusieurs médias algériens avaient alors rapporté une visite secrète à Tel-Aviv du chef d’état-major mauritanien, accompagné de responsables émiratis, pour discuter du projet de cette base. Le politicien algérien Abdelkader Bengrina avait déclaré fin de l’été dernier que cette base, dans le cas où elle serait implantée, serait dirigée contre l’Algérie, et que cette dernière n’hésiterait pas à s’interposer pour faire avorter le projet, comme elle l’a déjà fait avec un précédent projet similaire au Niger.