L’Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine (UJPLA), organisation panafricaine engagée pour la défense de la liberté de la presse et la sécurité des professionnels des médias sur le continent, a exprimé sa vive préoccupation face à des informations faisant état de l’arrestation puis de l’extradition présumée du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè de la Côte d’Ivoire vers le Bénin.
Selon les éléments recueillis par l’UJPLA, le journaliste aurait été interpellé à Abidjan le jeudi 10 juillet 2025, puis remis aux autorités béninoises avant d’être incarcéré. À ce jour, aucune information officielle ni communication judiciaire claire n’a été publiée pour expliquer les raisons de cette arrestation, ce qui soulève de nombreuses interrogations dans les milieux médiatiques et au sein des organisations de défense des droits humains.
Une détention entourée de zones d’ombre
L’UJPLA souligne que les informations en sa possession demeurent parcellaires et non confirmées par les canaux institutionnels. Elle évoque notamment un mandat d’arrêt qui aurait été émis par la Commission d’instruction de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) au Bénin. Cependant, ni le gouvernement béninois ni les autorités judiciaires du pays n’ont, jusqu’à présent, confirmé l’existence d’un tel mandat ni les faits qui seraient reprochés au journaliste.
Le flou qui entoure cette affaire est d’autant plus préoccupant que la privation de liberté d’un journaliste, dans un contexte où la liberté d’expression est déjà mise à rude épreuve dans plusieurs pays africains, constitue une menace directe contre les principes démocratiques et les engagements pris par les États en matière de droits de l’homme.
Appel à la clarification et au respect des droits fondamentaux
Dans son communiqué officiel publié ce 12 juillet depuis Abidjan, le président de l’UJPLA, Yao Noël, a exhorté les autorités ivoiriennes et béninoises à faire toute la lumière sur cette affaire. L’organisation panafricaine demande à ces dernières de confirmer ou d’infirmer les informations relatives à l’arrestation et à l’extradition du journaliste Hugues Sossoukpè. « Nous appelons les autorités policières et judiciaires concernées à la transparence. Il est urgent de savoir si le confrère béninois a été effectivement interpellé en Côte d’Ivoire et extradé vers le Bénin. En l’absence de communication officielle, l’inquiétude grandit au sein de la communauté journalistique africaine », a déclaré M. Yao Noël.
La liberté de la presse à l’épreuve
Ce cas survient dans un climat général où de nombreux journalistes africains sont confrontés à des pressions, des arrestations arbitraires et des restrictions croissantes dans l’exercice de leur métier. L’UJPLA, fidèle à sa mission de veille et de défense de la presse libre, entend suivre cette affaire de près et se tient prête à entreprendre toutes les démarches nécessaires, y compris auprès des instances régionales et internationales, pour garantir que la lumière soit faite sur le sort de Hugues Comlan Sossoukpè.
Dans l’attente de précisions officielles, l’organisation lance un appel à la vigilance à l’ensemble des défenseurs de la liberté de la presse, aux syndicats de journalistes et aux ONG de défense des droits humains afin que ce dossier ne tombe pas dans l’oubli.
Boris MAHOUTO