C’est un constat alarmant. Depuis quelques années, une tendance inquiétante se dessine parmi les jeunes générations : la réticence à s’engager dans la vie de couple. Contrairement aux générations précédentes, nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, préfèrent rester célibataires ou choisir des relations moins conventionnelles, loin des obligations du mariage traditionnel. Cette tendance suscite de nombreuses interrogations sur les raisons sous-jacentes et ses conséquences sur la société.
Plusieurs facteurs expliquent cette prise de distance vis-à-vis de l’engagement traditionnel. Le premier est sans doute lié à une redéfinition des priorités. Pour beaucoup de jeunes, l’épanouissement personnel et professionnel prend le pas sur la construction d’une vie à deux. La carrière, les études, et l’envie de voyager ou d’explorer de nouvelles passions prennent une place centrale, reléguant souvent la question du couple au second plan.

Les causes de la réticence à l’engagement*
En outre, les répercussions des relations passées jouent un rôle important. Les jeunes ont grandi dans un contexte où les divorces sont plus fréquents, et de nombreux témoins, qu’ils soient dans leur propre famille ou parmi leurs amis, ont observé des relations éphémères, marquées par des conflits ou des désillusions. Cela peut engendrer un scepticisme vis-à-vis du mariage et des relations sérieuses, avec la peur de répéter les erreurs des générations précédentes.
Le changement des normes sociales et des valeurs, également, est un élément clé. L’individualisme croissant, la place importante du numérique dans les interactions sociales et l’acceptation de nouvelles formes de relations (comme les relations libres ou les partenariats informels) ont modifié la vision traditionnelle de l’engagement dans la vie à deux. Les jeunes semblent désormais plus enclins à privilégier la liberté personnelle et l’autonomie au sein de leurs relations.
*Les conséquences de cette réticence*
Cette réticence à s’engager dans la vie de couple n’est pas sans conséquences, tant sur le plan individuel que sociétal. Du côté individuel, l’absence d’engagement peut engendrer un sentiment de solitude ou de manque de stabilité à long terme. Si les jeunes se concentrent principalement sur leur indépendance, certains pourraient ressentir plus tard un désir de partager leur vie avec un partenaire stable, mais sans avoir acquis les compétences relationnelles nécessaires à la gestion d’une relation de couple durable.
Sociétalement, cette tendance peut avoir un impact sur la structure familiale. Avec moins de jeunes qui choisissent de se marier, les modèles familiaux traditionnels évoluent. Les naissances hors mariage deviennent plus courantes, ce qui soulève des questions sur les implications juridiques, économiques et sociales liées à ces nouvelles formes de famille. De plus, les rôles sociaux attribués au couple, notamment en termes de solidarité intergénérationnelle ou de soutien familial, pourraient être affaiblis si les engagements sont de moins en moins courants.
En somme, cette réticence à s’engager dans la vie de couple est un phénomène complexe, influencé par une multitude de facteurs sociaux, économiques et personnels. Si les jeunes cherchent avant tout à préserver leur liberté et leur autonomie, il reste à voir si cette tendance perdurera ou si de nouvelles dynamiques de couple émergeront pour répondre à la quête de stabilité, d’amour et de complicité dans un monde en constante évolution.
CMM