Cette prise de position marque une évolution notable du gouvernement britannique, qui s’en tenait jusqu’ici à affirmer que seules les juridictions compétentes pouvaient statuer sur cette question
Le gouvernement britannique a officiellement établi qu’Israël ne perpètre pas de génocide dans la bande de Gaza. Cette position a été formalisée par David Lammy, vice-Premier ministre et ministre de la Justice, dans une correspondance adressée le 1er septembre à Sarah Champion, présidente de la commission parlementaire du développement international. A cette date, David Lammy était encore ministre des Affaires étrangères.
Cette prise de position marque une évolution notable du gouvernement britannique, qui s’en tenait jusqu’ici à affirmer que seules les juridictions compétentes pouvaient statuer sur l’existence ou non d’un génocide. Pour la première fois, Londres prend explicitement parti en écartant cette qualification concernant les opérations militaires israéliennes.
Lammy justifie cette position en s’appuyant sur la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, rappelant que le Royaume-Uni a l’obligation d’intervenir s’il identifie un « risque sérieux de génocide ». Après examen approfondi, notamment dans le cadre de l’affaire judiciaire Al Haq contre les exportations de F-35, le gouvernement britannique conclut que ce seuil n’est pas atteint.
Le ministre souligne que malgré une situation qu’il qualifie d' »absolument épouvantable » à Gaza, exigeant qu’Israël « fasse beaucoup plus pour prévenir et alléger les souffrances », les conditions définies par la Convention ne sont pas remplies. Cette dernière exige l’existence d’une « intention spécifique de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
« Le gouvernement n’a pas conclu qu’Israël agissait avec cette intention », précise David Lammy, établissant ainsi une distinction cruciale entre les conséquences du conflit et l’intention génocidaire.
Cette position juridique influence directement la politique d’exportation britannique. Le chef de la diplomatie réaffirme l’importance de maintenir les livraisons de composants pour le programme F-35, qualifié de « plus important programme de défense au monde » avec plus de 1 000 appareils en service.
« Saper ce programme perturberait considérablement la paix et la sécurité internationales, la dissuasion de l’OTAN et la défense européenne », avance le ministre pour justifier la poursuite des exportations vers le programme mondial, tout en précisant que les livraisons directes à Israël restent suspendues.
Cette clarification britannique intervient alors que la Cour internationale de Justice, bien qu’ayant émis des avertissements sur les risques de génocide, n’a pas conclu à ce jour qu’Israël avait violé ses obligations conventionnelles.
Francisco LAWSON
Pour le Royaume-Uni l’Israël ne commet pas de génocide à Gaza

Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde