Santé
une nouvelle étude pointe les animaux sauvages du marché de Wuhan, Civettes et chiens viverrins pourraient avoir joué un rôle crucial dans l’émergence du Sars-CoV-2. Une étude coordonnée par le CNRS, publiée jeudi 19 septembre, apporte de nouveaux éléments sur les origines de la pandémie. Entretien avec la chercheuse et coautrice Florence Débarre.
C’est un point de moins pour l’hypothèse de la fuite du laboratoire de Wuhan. Dans un article scientifique publié ce jeudi dans la revue Cell, une équipe internationale de chercheurs montre que des animaux sauvages en vente sur le marché où est apparu le premier malade du covid présentent de fortes probabilités d’avoir porté le virus Sars-CoV-2 à l’origine de la pandémie.
le marché de Wuhan, célèbre pour être l’un des berceaux présumés du Covid-19, est désormais désert
Il est tristement célèbre pour être l’un des berceaux présumés du Covid-19: dans la ville chinoise de Wuhan (centre), le marché qui vendait des animaux sauvages est désormais désert.
Entouré de barrières bleues et rouges, le lieu de vente est fermé au public. Et du personnel en combinaison de protection intégrale blanche s’affaire à l’intérieur du bâtiment.
Au début de l’épidémie, des responsables chinois du contrôle des maladies infectieuses ont pointé du doigt les animaux sauvages vendus sur ce « Marché aux fruits de mer de Huanan ».
Depuis, le Covid-19 a déjà tué plus de 34.000 personnes dans le monde et bouleverse toujours l’économie mondiale.
Selon une liste de prix diffusée en janvier sur internet, un vendeur du marché proposait de nombreux animaux exotiques vivants: civettes, rats, serpents, salamandres géantes voire même… bébés loups.
Beaucoup de Chinois s’insurgent aujourd’hui contre ce commerce d’espèces sauvages, alimenté par la consommation humaine (le fait d’une toute petite minorité) et par les besoins de la médecine traditionnelle en produits d’origine animale.
Des équipes de désinfection y entrent et en sortent
Le marché de Huanan a été totalement fermé et désinfecté en janvier, au tout début de l’épidémie de Covid-19. Aujourd’hui, seules des équipes de désinfection y entrent et en sortent.
De longues banderoles rouges accrochées sur les barrières bleues rappellent aux passants qu’ils doivent se « signaler » et être « soignés au plus vite » s’ils ont des symptômes de la maladie.
Les Wuhanais et les habitants du reste de la province du Hubei étaient confinés depuis fin janvier pour raison sanitaire. Mais la vie y reprend progressivement son cours normal.
Les restrictions aux déplacements ont été largement levés ces derniers jours dans le Hubei. Et l’accès à Wuhan est permis depuis ce weekend — pour les Chinois comme pour les journalistes étrangers.
Des études sérieuses, notamment de la réputée revue scientifique The Lancet, remettent en cause l’hypothèse que le marché de Huanan soit le berceau de l’épidémie de Covid-19.
Mais le sort du lieu de vente, situé au milieu de grandes tours résidentielles modernes, semble toutefois scellé.
Selon la presse locale, il devrait rester fermé définitivement, même si aucun projet de démolition n’a encore été annoncé.