Niger : nouvelles déchéances provisoires de nationalité, sept responsables et proches du régime renversé visés
Le gouvernement dirigée par Abdourahamane Tiani continue de sanctionner les hommes du pouvoir qui était en place avant le coup d’Etat de juillet 2023.
Le régime militaire du Niger a annoncé, mardi 5 novembre, de nouvelles déchéances provisoires de nationalité visant des responsables et proches du pouvoir civil renversé en juillet 2023 par un coup d’Etat. Ces sept personnes sont soupçonnées « d’attentats terroristes », ou encore « d’intelligence avec une puissance étrangère ».
Le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte, a signé mardi «un décret portant déchéance de la nationalité de certaines personnes pour diverses infractions prévues et sanctionnées par la loi» , a fait savoir le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision publique. Parmi elles figurent deux influents ministres du gouvernement renversé, dont celui des affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, et celui du commerce, Alkache Alhada.
La semaine dernière, les autorités ont précisé que ces deux anciens ministres étaient poursuivis « par le tribunal militaire » : M. Massoudou pour « «complot contre l’autorité de l’Etat et trahison» et M Alhada pour «crime de trahison et complot contre la sûreté de l’Etat» ».
Sont également concernés Seydina Maman Kadela, ex-colonel de l’armée nigérienne, Mahmoud Sallah et Moussa Sallah, alias « Kounai », tous deux membres de fronts de rébellion créés après le coup d’Etat et qui demandent le rétablissement du régime déchu. Le Front patriotique de libération de Mahmoud Sallah a revendiqué des attaques contre l’armée dans le nord du pays et le sabotage d’un oléoduc transportant du pétrole brut vers le Bénin.
L’ex-président Bazoum toujours séquestré
Les sept personnes sont « soupçonnées d’attentats terroristes à l’explosif » ou d’« actes d’appui au terrorisme », « d’intelligence avec une puissance étrangère » en vue « de l’engager à entreprendre des hostilités contre l’Etat », d’« ébranler la fidélité des armées », de « trahison contre la sûreté de l’Etat » ou encore « de diffusion de données ou de propos de nature à troubler l’ordre public », précise le communiqué.
Le gouvernement dit avoir pris ces mesures conformément à une ordonnance signée fin août, ayant permis la création d’un fichier de personnes ou d’entités « impliquées dans des actes de terrorisme ou dans toute autre infraction portant atteinte aux intérêts stratégiques et/ou fondamentaux de la nation ».
Mi-octobre, le général Tiani avait « provisoirement déchu » de leur nationalité pour des motifs similaires neuf responsables du régime renversé, dont le général Karingama Wali Ibrahim, ancien chef de la garde présidentielle, et Daouda Djibo Takoubakoye, adjoint au directeur de cabinet du président renversé, Mohamed Bazoum. L’ex-dirigeant est séquestré depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023.