Par Francisco LAWSON
Une normalisation immédiate est politiquement intenable au sein d’une société saoudienne profondément hostile à Israël, argue Mohammed ben Salmane
Les discussions entre le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, tenues la semaine dernière à la Maison-Blanche, ont été marquées par des divergences importantes concernant la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, rapporte Axios. Si les deux dirigeants ont affiché cordialité et entente devant les caméras, une partie des échanges privés s’est avérée plus délicate.
Selon plusieurs responsables cités par le média américain, Donald Trump s’attendait à des avancées concrètes en faveur d’un rapprochement entre Riyad et Jérusalem. Mais Mohammed ben Salmane aurait opposé des réserves, soulignant qu’une normalisation immédiate était politiquement intenable au sein d’une société saoudienne profondément hostile à Israël depuis la guerre entre Israël et le Hamas. Un conseiller américain évoque même une ambiance faite de « déception et d’irritation » du côté du président, frustré de ne pas obtenir l’engagement espéré.
Normalisation Israël-Arabie saoudite
Le prince héritier n’aurait pas rejeté l’idée d’une normalisation à terme, mais aurait exigé en contrepartie une avancée irréversible vers la création d’un État palestinien, assortie d’un calendrier contraignant. Une condition jugée problématique par Washington, même si, selon un responsable cité par Axios, « la porte reste ouverte ».
Pour Donald Trump, l’intégration de l’Arabie saoudite aux accords d’Abraham constitue un objectif prioritaire, particulièrement après la fin de la guerre à Gaza et l’affaiblissement du programme nucléaire iranien. L’administration américaine estime qu’un élargissement de ces accords contribuerait à stabiliser la région.
Le torchon brûle entre Washington et Riyad autour de la normalisation avec Israël
Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde