France/Le ministre de l’Intérieur Retailleau sur les frappes contre l’Iran : « Trump a eu raison de frapper », mais Macron « a eu raison de se tenir à l’écart »

Bruno Retailleau, président des Républicains et ministre de l’Intérieur, s’est exprimé sans ambiguïté sur les récentes frappes américaines menées contre des installations nucléaires iraniennes. Interrogé sur le sujet dans l’émission BFM Politique, il a déclaré : « Je pense que Donald Trump a eu raison de frapper les installations iraniennes ».

Ces frappes, déclenchées après des accusations d’escalade nucléaire du régime iranien et précédées de plusieurs frappes israéliennes, ont visé des sites sensibles tels que Natanz et Fordo. Elles ont été fortement critiquées par plusieurs chancelleries, mais Retailleau a, lui, salué « une démonstration de fermeté » dans un contexte jugé explosif au Moyen-Orient.

Cependant, il a aussi tenu à préciser qu’Emmanuel Macron avait, lui aussi, « eu raison de se tenir à l’écart » de cette opération militaire américaine. Il a justifié cette position en soulignant la nécessité pour la France de préserver une posture diplomatique autonome et mesurée sur la scène internationale.

Maxar
Les premières images haute résolution confirment les dégâts sur le site nucléaire de Fordow, frappé par les États-Unis avec des bombes GBU-57A/BMaxar
Bruno Retailleau a également pris soin de nuancer son appréciation du président américain : « Donald Trump n’est pas un modèle pour moi », a-t-il affirmé. Ce propos vise sans doute à éviter toute confusion avec un alignement idéologique complet avec la droite trumpiste, alors même qu’il reconnaît une certaine efficacité à la méthode.

Cette double position – soutien à l’usage de la force par les États-Unis mais approbation de la retenue française – illustre une volonté d’équilibre stratégique. Retailleau cherche à se positionner comme un homme d’État capable d’identifier, selon les circonstances, quand la force est nécessaire et quand la prudence prévaut.

Dans un climat international tendu, ses propos tranchent avec ceux de nombreux responsables politiques français, et affirment une ligne à la fois réaliste et souverainiste : fermeté envers les menaces, mais indépendance d’analyse.


Francisco LAWSON