Emmanuel Macron et Joe Biden restent unis derrière l’UkraineC’est par une série d’annonces en faveur d’un soutien renforcé à Kiev que les présidents américain et français ont clôturé hier le ballet diplomatique des commémorations du 6 juin 1944.
Volodymyr Zelensky et le président américain, jeudi en Normandie. Ci-dessous, Volodymyr Zelensky et le président américain, jeudi en Normandie.Volodymyr Zelensky et le président américain, jeudi en Normandie. Ci-dessous, Volodymyr Zelensky et le président américain, jeudi en Normandie.
Après avoir rendu hommage au soldat inconnu, Joe Biden et Emmanuel Macron ont conclu hier les célébrations des 80 ans du Débarquement par une déclaration commune. Les deux chefs ont notamment salué « la mise en place d’une feuille de route commune » sur la question de la guerre en Ukraine, mais aussi sur d’autres théâtres, comme le conflit à Gaza. Ils ont d’ailleurs salué la libération de quatre otages israéliens retenus par le Hamas depuis le 7 octobre, et Joe Biden a assuré « continuer d’œuvrer pour que les otages rentrent chez eux ».A Paris, Joe Biden annonce une nouvelle aide massive à l’Ukraine
Malgré un désaccord sur l’envoi d’instructeurs en Ukraine, soutenu par Emmanuel Macron mais auquel s’oppose l’armée américaine, Paris et Washington font ainsi front uni. Pour Joe Biden, la France et les États-Unis se tiennent « aux côtés du peuple ukrainien […] car [ils savent] ce qui se passera si Vladimir Poutine réussit à assujettir l’Ukraine, c’est l’ensemble de l’Europe qui sera menacé », alors que les tentatives de déstabilisation russes envers la France se multiplient sur fond de campagne européenne. Dernier exemple en date : l’arrestation à Moscou de l’universitaire Laurent Vinatier, placé en détention provisoire jusqu’au 5 août. Emmanuel Macron a appelé à la « libération la plus rapide » du Français.
Une déclaration publique commune avant un dîner d’État entre les présidents qui a clôturé une séquence diplomatique chargée, au bénéfice de Volodymyr Zelensky. Invité par Emmanuel Macron à participer au 80e anniversaire du Débarquement en Normandie – à la différence de la Russie -, le président ukrainien est rentré à Kiev vendredi soir avec bon nombre d’engagements dans ses bagages.
Le président ukrainien est rentré à Kiev avec bon nombre d’engagements dans ses bagages
Dès jeudi soir, Emmanuel Macron avait d’abord annoncé la cession d’avions de chasse Mirage 2000-5, et la formation et l’équipement d’un bataillon de 4 500 soldats ukrainiens « dans les prochains jours ». Mais le chef de l’État ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Après le rapide discours de Volodymyr Zelensky vendredi à l’Élysée remerciant son homologue français, les deux dirigeants ont officialisé une série de partenariats. Parmi eux, l’ouverture par la France d’une agence de développement en Ukraine dotée de 450 millions d’euros.
Plus tôt le même jour, l’Ukraine a officialisé un accord avec le groupe d’armement franco-allemand KNDS – qui fabrique notamment les fameux canons Caesar – pour la production sur son sol de munitions et d’équipements militaires.
Le sommet en Suisse pour la paix. Un 7 juin définitivement fructueux pour Kiev puisque, dans le même temps, Joe Biden s’est joint aux annonces françaises. Lors d’un échange individuel avec Volodymyr Zelensky, le président américain a promis l’envoi d’un sixième paquet d’aides à hauteur de 225 millions de dollars. Un élan en faveur de l’Ukraine qui devrait ainsi durer jusqu’à l’élection présidentielle américaine de novembre, avant un éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Des garanties financières et militaires qui devraient ainsi rassurer Kiev, en parallèle des points d’étape diplomatiques à venir, soulignés par Joe Biden et Emmanuel Macron. Devant Volodymyr Zelensky, le président français a notamment exprimé son désir d’« obtenir le lancement effectif des négociations d’adhésion [à l’Union européenne] d’ici la fin du mois », avant d’aborder la question du prochain sommet en Suisse pour la paix en Ukraine des 15 et 16 juin dans la foulée du G7 en Italie.
Cette conférence à Lucerne accueillera plus d’une centaine de chefs d’État du monde entier, parmi lesquels Emmanuel Macron, mais pas Joe Biden, suppléé par sa vice-présidente, Kamala Harris. « Un pas vers la fin de la guerre » pour Volodymyr Zelensky, tandis que la Russie – qui n’a pas été conviée là non plus – qualifie ce sommet de « cirque ». Une séquence qui pourrait avoir des effets limités puisque de nombreuses puissances diplomatiques comme la Chine, l’Arabie saoudite ou la Turquie seront elles aussi absentes.Marin Paulay Rédiger un commentaire