Le gouvernement du président Patrice Talon a tenu, ce mercredi 05 novembre 2025, sa séance hebdomadaire du Conseil des ministres. Sous la présidence du Chef de l’État, plusieurs dossiers majeurs relatifs à la gouvernance environnementale, au développement industriel, à la gestion des ressources naturelles et aux infrastructures ont été examinés et adoptés. Le communiqué final, rendu public par le Secrétaire général du gouvernement, Édouard Ouin-Ouro, dévoile une série de décisions structurantes pour l’économie nationale et la durabilité environnementale.
Un nouveau Code des forêts et de la faune en préparation
Le Conseil des ministres a approuvé la transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi portant Code des forêts et de la faune en République du Bénin. Cette réforme vise à regrouper et à harmoniser l’ensemble des textes épars qui régissent actuellement la gestion de la flore, de la faune et du commerce des espèces. Le texte de référence, la loi n°93-009 du 2 juillet 1993, apparaît désormais dépassé au regard des enjeux environnementaux actuels et des engagements internationaux du Bénin.
Le futur Code forestier permettra une gouvernance plus cohérente du secteur, intégrant les dimensions écologique, économique et sociale. Il s’inscrit dans la vision de modernisation de la gestion des ressources naturelles, pour mieux lutter contre la déforestation, préserver la biodiversité et renforcer la résilience climatique du pays.
Institutionnalisation des Pôles économiques régionaux
Autre décision majeure : la création des Pôles économiques régionaux d’industrie légère et d’agro-industrie. Après le succès de la zone économique spéciale de Glo-Djigbé (GDIZ), le gouvernement veut désormais étendre cette dynamique à d’autres régions du pays. Ces pôles régionaux offriront un cadre d’accueil aux entreprises de taille moyenne qui ne peuvent accéder aux zones économiques spéciales mais souhaitent bénéficier d’infrastructures modernes et d’un encadrement favorable.
Chaque pôle sera placé sous la supervision d’une Autorité d’administration et de régulation, chargée des études de faisabilité, du choix des sites et de la planification des activités. L’objectif est clair : stimuler un développement industriel équilibré sur tout le territoire, créer des emplois et valoriser les productions locales.
Naissance de la Société de Développement Forestier (SODEF S.A.)
Dans la continuité de la réforme forestière, le gouvernement a décidé de créer la Société de Développement Forestier (SODEF S.A.), en remplacement de la Société nationale du Bois (SONAB). Cette nouvelle structure aura pour mission de promouvoir la filière bois et de soutenir la mise en place d’une économie forestière durable et inclusive. Elle intégrera les dimensions sociales (implication des populations riveraines), économiques (production et transformation du bois) et environnementales (séquestration du carbone, lutte contre la dégradation des sols et protection de la biodiversité).
La SODEF jouera également un rôle clé dans la sécurisation du domaine forestier de l’État, la surveillance, la gestion durable des forêts classées et la valorisation des produits forestiers. Elle incarne ainsi la volonté du gouvernement de concilier développement économique et préservation écologique.
Autres mesures normatives adoptées
Parmi les autres textes adoptés figurent : la transmission à l’Assemblée nationale du projet de loi relatif à la répression du faux monnayage et des atteintes aux signes monétaires ; le décret fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement de l’Agence judiciaire de l’État ; et l’approbation des statuts modifiés de la SBEE (Société Béninoise d’Énergie Électrique), dans le cadre du renforcement de la gouvernance du secteur énergétique.
Infrastructures hydrauliques et agricoles : 80 retenues d’eau en perspective
Le Conseil a également donné son accord pour la réalisation d’études techniques en vue de la construction ou de la réhabilitation de 80 retenues d’eau à travers le pays. Cette initiative vise à optimiser la gestion du potentiel hydroagricole national et à développer l’irrigation pour renforcer la sécurité alimentaire. Soixante nouvelles retenues à vocation agropastorale seront construites, tandis que vingt autres feront l’objet d’une réhabilitation. Ces projets visent à améliorer la résilience des communautés rurales face aux aléas climatiques et à accroître la compétitivité du secteur agricole béninois.
Un siège commun pour les Institutions de Régulation
Dans le cadre de la rationalisation des infrastructures administratives, le gouvernement a validé la contractualisation pour la construction du siège des Institutions de Régulation à Cotonou. Le futur complexe immobilier, un bâtiment de type R+8 sur une superficie de près d’un hectare, offrira un cadre moderne de travail aux différentes autorités administratives indépendantes et améliorera les conditions d’accueil des usagers.
Participation internationale et rayonnement du Bénin
Sur le plan diplomatique et scientifique, le Conseil a autorisé : la participation du Bénin à la 54ᵉ session du Conseil d’administration de l’École Inter-États des Sciences et Médecine vétérinaires de Dakar, prévue du 17 au 21 novembre 2025 à Lomé ; et l’organisation, à Cotonou, d’une conférence sur le logement en Afrique francophone, du 5 au 7 février 2026.
Un Conseil des ministres tourné vers l’action et la durabilité
Ce Conseil des ministres du 5 novembre 2025 illustre la continuité d’une gouvernance axée sur la planification, la durabilité et la modernisation. Entre réforme législative, développement industriel régional et transition écologique, le gouvernement Talon confirme sa volonté de bâtir un Bénin plus résilient, plus équilibré et mieux préparé aux défis de demain.
CMM