Alors que les championnats départementaux de football tirent leur révérence, le gouvernement béninois marque un tournant majeur dans la structuration du sport national. Plus de 4,6 milliards de francs CFA ont été injectés cette saison au profit des clubs, associations sportives et fédérations, témoignant d’un engagement sans précédent en faveur du développement du sport à la base. Cet investissement massif reflète une ambition forte : bâtir un écosystème sportif performant, inclusif et durable.

Sous le leadership du président Patrice TALON, le Bénin a opéré une véritable révolution silencieuse dans le secteur sportif. Infrastructures modernisées, compétitions restructurées, accompagnement accru aux clubs et professionnalisation des instances sont devenus les piliers d’une nouvelle ère. Des investissements records, une dynamique sans précédent salués par tout le public sportif béninois.

Au-delà des chiffres, c’est une volonté politique claire qui s’exprime : faire du sport, notamment du football, un levier de cohésion sociale, de rayonnement international et d’opportunités pour la jeunesse béninoise. Cette orientation stratégique s’est traduite par la construction de 22 stades omnisports, l’édification de sièges pour les ligues départementales, et un financement régulier des championnats régionaux, jusque-là laissés à l’abandon.
*Une répartition stratégique : des récompenses, mais aussi des ajustements*
Le soutien de l’État a également permis une évaluation rigoureuse des structures sportives. À l’issue de cet exercice, 03 fédérations et 06 clubs ont été reconnus comme les meilleurs de la saison, sur la base de critères de performance, de gestion et de rayonnement. Ces entités ont reçu des subventions bonifiées, en guise de reconnaissance et de motivation.
Cependant, cette dynamique d’évaluation a aussi conduit à une baisse de subventions pour certaines fédérations, jugées peu performantes ou non conformes aux nouvelles exigences de gestion. Une décision courageuse qui traduit une volonté d’efficience et de responsabilisation dans la gestion des ressources publiques. “Le sport ne peut plus être un secteur de complaisance. Il doit se construire sur le mérite, l’efficacité et l’impact social”, a confié un haut responsable du ministère des Sports.

Zoom sur les ligues départementales : entre progrès et défis
L’exemple des championnats départementaux illustre parfaitement cette transformation. Grâce à la suppression des frais de participation (200.000 à 300.000 FCFA) pour les clubs amateurs et à l’instauration d’une subvention de 500.000 FCFA pour chaque champion régional, la FBF (Fédération Béninoise de Football) a su créer les conditions d’une compétition plus équitable, plus inclusive et plus professionnelle.
Les présidents de ligue sont unanimes : Mathurin de CHACUS, président de la FBF, incarne un leadership à l’écoute et résolument tourné vers les réalités du terrain. Sous sa direction, les ligues sont devenues des actrices centrales du développement du football local.
*Atlantique : un dynamisme freiné par des inégalités d’infrastructures*
Le cas du département de l’Atlantique soulève néanmoins des interrogations. Avec 20 clubs engagés, la ligue départementale de l’Atlantique affiche un dynamisme remarquable, mais ne dispose que de deux stades modernes (Toffo et Ouidah). Une situation paradoxale qui oblige les clubs à évoluer sur des terrains précaires, souvent inadaptés, voire dangereux.
Les matchs de phases finales ont parfois été organisés sur des aires de jeu sans tribunes, sans sécurité et sans conditions décentes, mettant en lumière un déséquilibre criant dans la répartition des équipements. Cette situation interpelle et appelle à une correction rapide dans les projets d’infrastructure à venir.
*Un modèle de partenariat public-privé à encourager : l’exemple de Coton Sport*
Parmi les initiatives inspirantes, Coton Sport du Bénin, dirigé par Sosthène SEFLIMI, se distingue par son soutien actif aux compétitions locales. Son implication constante témoigne de la place que peuvent jouer les acteurs privés dans le développement du sport. Ce type de synergie public-privé constitue un modèle vertueux à étendre dans toutes les disciplines.
*Perspectives : capitaliser sur les acquis, corriger les insuffisances*
L’heure est donc à la reconnaissance, mais aussi à la consolidation. Les efforts consentis par le gouvernement et la FBF ont permis des avancées majeures. Toutefois, l’équité territoriale, la pérennisation des financements et l’amélioration des conditions d’entraînement et de compétition demeurent des défis à relever.
Le Bénin est à un tournant. Il a désormais les moyens de ses ambitions. À condition de maintenir la rigueur, d’écouter les acteurs locaux, et d’investir là où les besoins sont les plus pressants. “Le football béninois change. Et il change bien. À nous tous d’accompagner ce mouvement », a laissé entendre un responsable de fédération qui requiert l’anonymat. »
Boris MAHOUTO