Écarté de la course à l’élection présidentielle de 2026, le parti Les Démocrates se retrouve à un tournant crucial de son histoire politique. Après la désillusion provoquée par l’invalidation de la candidature de leur leader, l’opposition radicale prépare désormais sa revanche sur le terrain parlementaire. Objectif : reconquérir le cœur de l’électorat et peser dans le jeu institutionnel à l’occasion des élections législatives de janvier prochain.
Un parti meurtri mais pas abattu
Le choc fut rude. L’annonce du rejet du dossier de candidature à la présidentielle a laissé un goût amer au sein de la formation dirigée par Éric Houndété. Certains militants, désabusés, ont vu dans cette exclusion un coup porté à la démocratie et à la compétition électorale équitable. Pourtant, loin de céder au découragement, le parti a choisi de rebondir.
Les ténors des Démocrates multiplient depuis quelques semaines les réunions stratégiques, les tournées de mobilisation et les appels à l’unité. L’idée est claire : transformer la frustration en énergie politique, redonner espoir à la base, et se repositionner comme la principale force d’opposition au sein du prochain Parlement.
Le Parlement, nouveau terrain de revanche
Pour Les Démocrates, la bataille des législatives n’est pas qu’un simple scrutin. Elle représente la dernière chance d’exister politiquement après l’échec présidentiel. Sans représentation significative à l’Assemblée nationale, le parti risque de se marginaliser durablement.
Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives. Le parti compte s’appuyer sur les frustrations populaires liées au coût de la vie, à la gouvernance jugée autoritaire du régime et au sentiment d’exclusion de certains citoyens. Ces thématiques constituent un terrain fertile pour reconquérir une base électorale déjà acquise à la cause de l’opposition.
Des défis internes à surmonter
Mais la route vers le Parlement ne sera pas sans embûches. Le parti doit d’abord résoudre ses querelles internes, souvent liées à la composition des listes électorales et aux ambitions individuelles. Plusieurs voix, notamment parmi les jeunes cadres, appellent à une plus grande ouverture et à un renouvellement du leadership.
En face, les formations pro-gouvernementales – l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et le Bloc Républicain (BR) – sont déjà en ordre de bataille, disposant de ressources logistiques, d’un appareil d’État favorable et d’un électorat solidement implanté.
Vers un nouveau visage de l’opposition ?
Au-delà des chiffres et des sièges, l’enjeu pour Les Démocrates est de redéfinir leur rôle dans le paysage politique béninois. Vont-ils rester une opposition protestataire, confinée à la dénonciation, ou réussiront-ils à s’imposer comme une alternative crédible capable d’influencer les politiques publiques depuis le Parlement ?
L’échec de la présidentielle a ouvert une page douloureuse, mais aussi une opportunité historique : celle de refonder le parti sur des bases plus solides, de raviver la flamme militante et de se rapprocher des réalités sociales du pays.
Le rendez-vous de janvier 2026 sera, à n’en pas douter, un test décisif pour l’avenir politique des Démocrates — et plus largement pour la vitalité du pluralisme démocratique au Bénin.
Boris MAHOUTO
 
					 
			
 
		 
		 
		