Les ramifications de l’affaire d’obtention controversée du récépissé du parti Le Libéral continuent de s’étendre. La Brigade économique et financière (BEF) a opéré une nouvelle arrestation dans ce dossier aux multiples rebondissements.
Les enquêteurs de la Brigade économique et financière (BEF) ont interpellé vendredi dernier un nouvel acteur clé dans l’affaire du récépissé du parti Le Libéral, fondé par Richard Boni Ouorou. Il s’agit d’Achille T., un homme d’affaires bien connu dans certains cercles politiques, réputé proche du président du parti. Selon des sources proches du dossier, l’intéressé a été placé en garde à vue et serait susceptible d’être présenté devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) dans les prochains jours.
*Des soupçons qui s’alourdissent*
Selon certaines sources, les investigations dépasseraient désormais le cadre d’une simple affaire de corruption. Des indices liés à des faits de blanchiment de capitaux auraient émergé, laissant présager une dimension financière bien plus complexe que prévu. Si aucune communication officielle n’a encore été faite au sujet de cette nouvelle arrestation, elle semble s’inscrire dans une volonté de la justice de démêler tous les réseaux ayant pu faciliter l’obtention irrégulière du récépissé du parti Le Libéral.
*Rappel des faits*
Pour mémoire, le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou, avait donné une conférence de presse il y a quelques jours pour révéler les premiers éléments de l’enquête. Richard Boni Ouorou aurait, selon ses propres déclarations, versé sept millions de francs CFA au directeur des partis politiques et des affaires électorales au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, en vue d’obtenir le récépissé de son parti.
De son côté, le fonctionnaire concerné a reconnu avoir perçu cinq millions de francs CFA, une somme qui a été retrouvée et saisie lors de la perquisition de son domicile. Les deux millions restants restent pour l’heure introuvables, accentuant le mystère autour de cette transaction.
*Une affaire aux lourdes conséquences judiciaires*
La justice béninoise semble déterminée à aller jusqu’au bout de ce dossier, qui met en lumière les pratiques opaques entachant parfois le processus de légalisation des partis politiques. Le procureur a d’ores et déjà évoqué des peines allant de cinq à dix ans d’emprisonnement, conformément aux dispositions du Code pénal béninois.
Alors que l’opinion publique suit de près cette affaire, les jours à venir s’annoncent décisifs pour Richard Boni Ouorou et son entourage. L’ouverture politique prônée par la réforme du système partisan risque de perdre en crédibilité si les soupçons se confirment. Une chose est sûre : l’affaire du récépissé du parti Le Libéral est loin d’avoir livré tous ses secrets.
Boris MAHOUTO