Lors de son intervention remarquée au Sommet de la Jeunesse Béninoise, Me Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale et figure historique de la scène politique béninoise, a lancé un appel fort à l’endroit des autorités et des forces politiques du pays : procéder à une relecture inclusive et courageuse du Code électoral.
« Laissez tout le monde être candidat. En 2019, nous avions fait des élections wahala », a-t-il déclaré dans un ton à la fois ferme et lucide, rappelant les tensions et contestations qui avaient entouré les élections législatives de 2019, marquées par l’absence de l’opposition et une participation historiquement faible.
Pour Me Houngbédji, l’inclusivité politique et l’équité électorale sont les piliers fondamentaux d’une démocratie stable et durable. « Il faut forcément que l’opposition aille aux élections. Il n’y a pas de démocratie sans opposition », a-t-il martelé, en s’adressant à une audience principalement composée de jeunes leaders, d’étudiants et de responsables associatifs.
*Un plaidoyer pour la paix et la stabilité*
L’ancien chef de file du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) a insisté sur la nécessité d’éviter à tout prix les crises politiques à répétition : « Prônons des mesures applicables à tout le monde. Il ne faut pas exclure des partis ou des candidats sous prétexte de règles trop restrictives. C’est en acceptant la diversité politique que nous construisons une paix durable. »
Ce message intervient dans un contexte politique sensible, alors que plusieurs voix s’élèvent depuis quelques mois pour dénoncer les blocages institutionnels, les filtres restrictifs imposés par le Code électoral, et l’amoindrissement du pluralisme politique au Bénin.
*Une jeunesse attentive et mobilisée*
Face à une jeunesse avide de changement, Me Houngbédji a également invité les jeunes à jouer un rôle actif dans la défense des valeurs démocratiques, rappelant que les luttes démocratiques du passé ne doivent pas être oubliées. « Vous avez le droit et le devoir d’exiger un système politique juste, ouvert, qui vous représente réellement. » Cette prise de position forte résonne comme un signal envoyé aux autorités en place, mais aussi aux institutions chargées d’organiser et de réguler le jeu politique.
Alors que le pays se prépare pour les prochaines échéances électorales, la question de l’ouverture démocratique et de la participation de tous les courants politiques est plus que jamais au cœur des débats.
Boris MAHOUTO