Les trois pays se disent « déterminés à reconnaître un Etat palestinien »
Dans une initiative diplomatique d’une rare fermeté, la France, le Royaume-Uni et le Canada ont émis ce lundi soir une déclaration commune adressant une menace explicite à Israël : « Si Israël ne met pas fin aux nouvelles restrictions imposées à l’aide humanitaire, nous prendrons des mesures supplémentaires et concrètes en réponse. »
Cette position tripartite marque une escalade significative dans les relations entre ces puissances occidentales et l’État hébreu, traditionnellement alliées mais désormais en profond désaccord sur la gestion de la crise humanitaire à Gaza.
Les trois nations « s’opposent fermement à l’expansion des opérations militaires israéliennes à Gaza » et jugent que « l’ampleur de la souffrance humaine est insupportable ». Elles estiment que « l’annonce faite hier par Israël selon laquelle il autoriserait le transfert de nourriture de base vers Gaza n’est pas du tout satisfaisante. »
La déclaration va plus loin en accusant potentiellement Israël de violations du droit international : « La résistance du gouvernement israélien à fournir une aide humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable et peut constituer une violation du droit international humanitaire. »
Les trois pays condamnent également « le langage vicieux utilisé récemment par des membres du gouvernement israélien, menaçant que lorsque leurs espoirs seront perdus face aux destructions à Gaza, la population civile sera forcée de fuir », rappelant que « le déplacement massif et permanent constitue une violation du droit international. »
Tout en reconnaissant qu' »Israël a subi une attaque brutale le 7 octobre » et en soutenant « le droit d’Israël à protéger ses citoyens du terrorisme », les trois puissances considèrent que « l’escalade actuelle est totalement disproportionnée. » La déclaration adopte un ton particulièrement sévère à l’égard du Premier ministre israélien : « Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le gouvernement Netanyahou poursuit ces actions extrêmes. »
Des sanctions ciblées envisagées
Au-delà de la question gazaouie, la déclaration s’étend à la Judée-Samarie, où les trois pays « s’opposent à toute tentative d’expansion des colonies » et exigent qu' »Israël doit arrêter la construction dans les implantations, qui sont illégales et compromettent la capacité d’établir un État palestinien et affectent la sécurité des deux peuples. »
La menace de mesures punitives est clairement énoncée : « Nous n’hésiterons pas à prendre des mesures supplémentaires, notamment en imposant des sanctions ciblées. »
Un appel à une solution politique globale
La déclaration soutient « les efforts des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte pour parvenir à un cessez-le-feu qui comprend la libération de tous les otages restants et une solution politique à long terme. » Les trois pays font référence à la future « conférence de New York du 18 juin, initiée par l’Arabie saoudite et la France » et insistent sur « la mise en œuvre de la solution à deux États, seule voie permettant d’instaurer une paix et une sécurité durables. »
La déclaration conclut en affirmant être « déterminés à reconnaître un État palestinien comme une étape vers la promotion de la solution à deux États. »
CMM
Guerre à Gaza : France, Grande-Bretagne et Canada menacent d’imposer des sanctions à Israël

Rédaction Cloche Média Monde