Dans un effort de professionnalisation accru du football africain, la Confédération Africaine de Football (CAF) a officiellement annoncé, à travers une circulaire adressée à toutes ses associations membres, de nouvelles exigences strictes en matière de coaching. Ces mesures, immédiatement applicables, concernent l’ensemble des compétitions de clubs et d’équipes nationales placées sous l’égide de la CAF, y compris les championnats masculins et féminins ainsi que les catégories de jeunes.
Le rôle de l’entraîneur, déjà reconnu comme un levier fondamental dans le développement du football, est au cœur de cette réforme. Selon la CAF, ces nouvelles exigences visent à « garantir que tous les entraîneurs évoluant dans les compétitions CAF répondent aux mêmes standards professionnels », en adéquation avec les meilleures pratiques internationales. Un tournant pour le coaching africain vient de s’ouvrir avec la faîtière du football continentale.
Cette décision, validée par le Comité exécutif de la CAF lors de sa réunion du 16 décembre 2024, s’inscrit dans la continuité des efforts déjà engagés pour encadrer et élever le niveau du coaching sur le continent.

Les nouvelles exigences par compétition
Les entraîneurs en chef engagés dans les compétitions majeures – notamment la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), la Ligue des Champions CAF ou la Coupe de la Confédération – devront désormais détenir une licence CAF Pro ou CAF A, ou leur équivalent dans d’autres confédérations (UEFA Pro, AFC Pro, etc.).

Pour les compétitions féminines, un élément notable est introduit : au moins l’un des deux entraîneurs (chef ou adjoint) doit être une femme, une mesure saluée comme un pas décisif vers l’inclusion et l’égalité des sexes dans le sport africain.
Les tournois des catégories inférieures (U17, U20, U23) ainsi que les compétitions interclubs féminines sont soumis à des critères adaptés, allant de la licence CAF B à CAF C, ou leurs équivalents étrangers.
*Mesures transitoires et rigueur administrative*
La CAF prévoit une période de transition de deux saisons (2025/2026 et 2026/2027) pour les entraîneurs déjà sous contrat mais ne disposant pas encore des certifications requises. En revanche, aucune période de grâce ne sera accordée aux entraîneurs recrutés après la date d’entrée en vigueur des nouvelles règles.
L’instance rappelle avec fermeté que tout non-respect des nouvelles conditions entraînera l’exclusion des entraîneurs concernés des zones techniques officielles (zones 1 et 2) des stades durant les matchs. Ils ne pourront pas non plus être enregistrés comme officiels de l’équipe ni prendre part aux activités sur banc de touche. Des sanctions sportives et disciplinaires supplémentaires pourront être appliquées, incluant un renvoi devant les juridictions de la CAF.
*Vers un avenir plus structuré du football africain*
Cette réforme s’inscrit dans une volonté de structuration globale du football africain, en mettant l’accent sur la qualité du staff technique. En renforçant la certification des entraîneurs, la CAF espère améliorer la compétitivité des clubs et sélections africaines sur les scènes continentale et mondiale.
Le Secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, a tenu à remercier l’ensemble des associations membres pour leur « engagement constant au service du développement du football » et les exhorte à jouer un rôle central dans la mise en œuvre effective de cette nouvelle directive.
Avec cette réforme ambitieuse, la CAF envoie un signal fort : le professionnalisme n’est plus une option, mais une condition sine qua non pour évoluer dans l’élite du football africain.
Boris MAHOUTO