L’opposition béninoise, après avoir observé avec une vigilance croissante l’évolution politique et judiciaire du pays, décide aujourd’hui de prendre la parole de manière ferme et concertée. À travers une série de déclarations et actions publiques, elle met en lumière ses préoccupations sur l’état actuel de la démocratie et de la justice au Bénin.

Le principal groupe d’opposition, Les Démocrates, a exprimé sa forte désapprobation quant aux récentes modifications du code électoral et à ce qu’ils considèrent comme un dysfonctionnement systématique de la justice. À moins d’un an des élections générales prévues, ces changements sont perçus par les opposants comme une tentative insidieuse de manipuler le jeu politique, un moyen d’entraver l’expression libre de la volonté populaire. « Il s’agit d’une stratégie ourdie d’usurpation de la souveraineté du peuple », déclare le parti dans un communiqué. Face à cette situation, Les Démocrates appellent à un dialogue national inclusif, une condition sine qua non pour garantir une véritable décantation politique et rétablir la confiance entre les différentes forces en présence.
Dans un même élan, le Cadre de concertation de l’opposition a adressé une lettre ouverte à la communauté internationale, attirant l’attention sur les récentes violations des droits fondamentaux et les menaces qui pèsent sur les principes démocratiques au Bénin. Ils dénoncent les dérives répressives du régime en place, notamment les interdictions répétées de manifestations et de réunions publiques, des actes qu’ils jugent contraires aux libertés constitutionnelles et aux engagements du pays envers la communauté internationale. L’opposition exige la fin de cette répression et plaide pour un climat politique apaisé où chaque citoyen pourrait s’exprimer librement sans crainte de répression.

Ce vent de contestation porté par l’opposition soulève une question essentielle : le Bénin, considéré autrefois comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, peut-il surmonter ces turbulences sans compromettre ses acquis démocratiques ? Les prochains mois s’annoncent décisifs, alors que le pays se prépare à entrer en pleine période électorale, sous l’œil attentif de la communauté internationale. La balle est désormais dans le camp du pouvoir, qui devra répondre à ces préoccupations pour éviter un approfondissement de la crise politique et judiciaire qui secoue actuellement le pays. Mais une chose est certaine : l’opposition béninoise, unie et déterminée, ne compte pas se laisser faire.
Boris MAHOUTO