Tunisie :
*La France empêche 1200 Tunisiens de regroupement familial* .
Des centaines de Tunisiens expriment leur colère face au refus de délivrance de visas par la France afin de les empêcher d’y rejoindre leurs familles : conjointes et enfants tous détenteurs de la nationalité française
Tunisie :
*La France empêche 1200 Tunisiens de regroupement familial* .
Des centaines de Tunisiens expriment leur colère face au refus de délivrance de visas par la France afin de les empêcher d’y rejoindre leurs familles : conjointes et enfants tous détenteurs de la nationalité française
C’est sur le prétexte de lutter contre le »mariage blanc » que s’appuient les autorités françaises pour justifier leur acte de refus de délivrance de visas à ces Tunisiens mariés régulièrement à des titulaires de la nationalité française.
A cet effet, de nombreux Tunisiens protestent contre cette décision qu’ils trouvent carrément inique dès lors que tous leurs dossiers déposés à l’ambassade française sont réguliers, complets et réglementaires et avec toutes les preuves de stabilité d’union matrimoniale officielle avec leurs épouses détentrices de la nationalité française. Par conséquent, ils s’insurgent contre ce rejet de leur demande de visas par la France qui, selon eux, vise tout simplement à les priver de leurs droits de regroupement familial afin de disloquer leurs familles.
C’est ainsi que le mardi dernier, les autorités tunisiennes ont empêché une manifestation qui devait avoir lieu devant l’ambassade de France dans la capitale Tunis contre ce refus flagrant des autorités françaises d’accorder les visas à plus de 1200 Tunisiens pour rejoindre leurs conjointes et enfants en brandissant comme alibi le »faux mariage » .
Mohamed El-Hadj Trabelsi, l’un des malheureux Tunisiens victimes de cet état de choses à déclaré : » Des centaines de Tunisiens sont maintenant dans une situation de séparation familiale et on leur a refusé de vivre avec leurs femmes et leurs enfants à cause du refus des autorités françaises pour leur accorder des visas d’entrée dans l’Union Européenne ».
M. Trabelsi a ajouté que des immigrés Tunisiens résidant en France et dans d’autres pays européens en situation irrégulière se sont pourtant mariés avec des citoyens français, et que malgré cela , lui dont le mariage civil a été documenté par les autorités officielles a été sommé de retourner en Tunisie et d’aller déposer une demande de visa pour le regroupement familial afin de compléter leur statut de résidence, pour se voir par la suite frappé par ce refus des autorités françaises de leur accorder des visas sous prétexte de lutte contre le »mariage blanc ».
Là-dessus, ce dernier a expliqué en ces termes que »le consulat de France en Tunisie a émis plus de 1200 refus de demande de visa présentées par des immigrés pour le regroupement familial, alors que les dossiers étaient complets avec tous les documents légaux délivrés par les services sociaux tunisiens. Aussi, ces mariages sont documentés, et leur validité confirmée ».
Il faut rappeler qu’en octobre 2021, le porte-parole du gouvernement français Gabriel ATAL a annoncé que les visas seraient durcis pour les citoyens du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, qui refusent de délivrer les autorisations consulaires nécessaires au retour des migrants expulsés de France.
A l’époque, a-t-il dit, » la réduction de la délivrance de visas aux Tunisiens sera de l’ordre de 33% , et de 50% pour le Maroc et l’Algérie ».
Alors que les témoignages de Tunisiens qui ont demandé des visas de voyage via le centre TLS, qu’ils ont publiés sur les réseaux sociaux, confirment que le Consulat général de France, qui est le seul organe qui prend la décision d’accorder ou non un visa, rejette un plus grand nombre des demandes qui lui sont soumises et que le nombre s’élève à plus de 30%.
De nombreux Tunisiens qui ont demandé des visas de voyage pour l’Europe considèrent que le taux de rejet des dossiers est devenu alarmant, exprimant leur crainte du maintien des restrictions européennes à la liberté de circulation vers la rive nord de la Méditerranée, et que beaucoup lient l’acceptation de l’expulsion des migrants par les pays du Maghreb aux pressions exercées par les pays du nord de la Méditerranée sur ces derniers.
En fait, le porte-parole du Forum pour les droits économiques et sociaux, Ramadan Ben Omar, considère que la décision de refus ou la durée des délais d’examen des dossiers à l’intérieur des consulats, est systématique et que tous ces retards résultent de décisions politiques par excellence, et n’ont donc rien à voir avec les arguments avancés par les pays européens pour refuser de délivrer des visas.
M. Ben Omar a poursuivi en relevant que »le Forum enregistre un nombre élevé de plaintes concernant le refus de visas de voyage dans le cadre des politiques européennes visant à restreindre la liberté de circulation des citoyens des pays du sud de la Méditerranée et des autorités tunisiennes ».
Enfin, il est à noter que le 16 juillet dernier, les autorités tunisiennes ont signé un accord global de partenariat avec l’Union Européenne, dont les dispositions incluent la lutte commune contre l’immigration clandestine, mais que cet accord ne comportait aucune disposition visant à faciliter les déplacements des Tunisiens vers les pays de l’Union Européenne, notamment ceux qui ont déposé des dossiers de regroupement familial.
Ikhlasse Hamrouni