*Coopération régionale : Parlement de la CEDEAO, la force permanente de l’institution pour contrer toute menace existentielle.*
_Le parlement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a ouvert ses portes ce lundi à Abuja au sein de l’hémicycle nigérian en raison de la réfection en cours au niveau du siège de celui de la communauté. Plusieurs dossiers sont programmés notamment la question de la force permanente de la CEDEAO et la question du retrait des Etats membres de l’AES_ .
« La formation d’une force sous-régionale permanente par le bloc permettrait de remédier à toute désintégration et menace existentielle qui se présente à lui » a déclaré en substance ce lundi le docteur Oumar Tourey, Président de la Commission de la CEDEAO à la cérémonie d’ouverture du 6ème parlement de l’institution. Pour lui, la mise en place de cette force permanente embryonnaire devrait être une réponse à la menace posée par le terrorisme, l’extrémisme violent et les coups d’État militaires en Afrique de l’Ouest. Selon ses propos, la Commission travaillait déjà à mettre en place toutes les mesures nécessaires, y compris le financement et la logistique, pour que la force permanente devienne une réalité.« Notre région est confrontée à un risque de désintégration avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui ont déjà notifié à la CEDEAO leur intention de sortir. Ce retrait aggravera l’insécurité et la libre circulation des personnes et des biens, et portera un coup dur à la CEDEAO, en particulier en ce qui concerne nos efforts conjoints visant à former une force régionale permanente sur laquelle tous les États membres pourront compter » a-t-il souligné. Cette situation, poursuit Oumar Tourey, « conduira également à l’isolement international de ces trois pays et ils ne bénéficieront pas non plus du soutien de la CEDEAO pour les positions internationales auxquelles ils aspirent ». Le président de la commission a révélé que la CEDEAO avait déjà ouvert le dialogue et les négociations avec les trois États sahéliens afin de les convaincre d’annuler leur décision de se retirer. Il a martelé que les trois pays perdraient beaucoup plus en quittant le bloc, soulignant qu’ils gagneraient davantage en restant dans la CEDEAO. Par exemple, « ils cesseront d’utiliser les passeports de la CEDEAO et ne pourront pas enregistrer leurs entreprises. La CEDEAO arrêtera tous les projets en cours totalisant plus de 500 millions de dollars dans leurs pays».Il a également rappelé que la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a à elle seule des projets d’une valeur de près de 321 millions de dollars dans ces pays. « Leur départ a également pour conséquences la fermeture des institutions régionales dans leurs pays, ce qui entraînera la perte de nombreux emplois pour leurs citoyens », a-t-il déclaré. Le Président de la Commission a pour finir, exhorté les parlementaires à apporter des contributions significatives à l’intégration des pays de l’Afrique de l’Ouest en une seule entité, soulignant que cela était crucial à l’approche du 50e anniversaire de l’institution sous-régionale prévue pour le mois de mai 2025.
Denis KPEMASSE