*Suite aux déclarations de Me Adrien Houngbédji*
*Deux options pour Patrice Talon en 2026*
*Dans un discours marquant ses vœux aux militants du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), Me Adrien Houngbédji a jeté un regard sur l’avenir politique du Bénin. En homme politique averti, le président des ‘’Tchoco-thoco’’s’est débarrassé de son étiquette de mouvancier pour faire une analyse objective et non partisane de l’actualité politique nationale. Un regard critique pour dire que l’heure est grave*

Il pose un dilemme crucial au président Patrice Talon : foncer tête baissée vers une reconquête du pouvoir en 2026 contre l’architecture constitutionnelle de 1990, ou bien emprunter la voie de la démocratie et ouvrir le jeu politique pour une alternance crédible lors des prochaines élections générales. Lors de son allocution, le leader du PRD, pourtant affilié à la mouvance présidentielle, n’a pas hésité à critiquer certains aspects de la gouvernance actuelle. Évoquant le procès des proches du gouvernement Talon, il a dénoncé une politique d’exclusion qui, selon lui, compromet l’équilibre démocratique du pays. « C’est la conséquence de l’exclusion », a-t-il déclaré, soulignant les risques d’un système politique fermé. Houngbédji a plaidé pour la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés, conditions essentielles selon lui pour restaurer un climat de confiance dans le pays. Il a également exhorté à l’organisation d’un dialogue politique sincère, rappelant que ces aspirations correspondent aux valeurs défendues par le PRD depuis sa création. Une critique de l’exclusion politique et un appel à la réconciliation et au dialogue qui devrait déboucher sur l’apaisement du climat politique national.
*Le modèle de 1990 comme référence*
Faisant référence à la Conférence nationale de février 1990, il a rappelé comment le Bénin avait surpris le monde en devenant un modèle de démocratie en Afrique. Cette rencontre historique avait permis d’instaurer un système multipartite et de mettre fin à la période d’instabilité marquée par une série de coups d’État. « Nous devons nous inspirer de cette période pour éviter les frustrations et les mécontentements qui pourraient nous ramener en arrière », a-t-il averti. À un an des élections générales de 2026, le président Patrice Talon se trouve ainsi face à un choix déterminant pour l’avenir du pays. Ouvrir la voie à une alternance pacifique et crédible ou persister dans une voie risquée d’exclusion politique. Le message d’Adrien Houngbédji est clair : le Bénin ne peut se permettre de compromettre son héritage démocratique. Reste à voir quelle direction prendra le chef de l’État dans les mois à venir.
Boris MAHOUTO