C’est hier, mercredi à Genève en Suisse que les efforts, les prises de risques et l’audace de ce journaliste ont été couronnés par la remise du prix PEC 2024.
Voici le communiqué PEC (Presse Emblème Campagne)
Par Francisco LAWSON,
21 novembre 2024
Communiqué PEC
Le prix PEC 2024 remis au journaliste palestinien Iyad Alasttal
Genève, 21 novembre 2024 (PEC) Le prix de la Presse Emblème Campagne (Press Emblem Campaign PEC) pour la Protection des Journalistes a été décerné mercredi au journaliste palestinien Iyad Alasttal.
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 150 journalistes palestiniens et libanais ont été tués, un bilan sans précédent dans un conflit dans un si court laps de temps. La PEC a voulu honorer la mémoire de ces journalistes qui ont pris et continuent de prendre des risques considérables en accordant son prix à l’un d’entre eux.
Iyad Alasttal a été contraint de fuir Gaza en raison des représailles israéliennes à l’attaque déclenchée par le Hamas le 7 octobre 2023. En 2019, il avait lancé le projet des «Gaza stories», des reportages sur la vie quotidienne à Gaza. Lors de la guerre entamée il y a un peu plus d’un an, Iyad Alasttal a travaillé pour des médias francophones et occidentaux. Avant de se réfugier avec sa famille en France en février dernier, il a vécu cinq mois sous les bombes et il a échappé de peu à une frappe israélienne dans la ville de Rafah au sud de la Bande de Gaza.
« Depuis plus de 400 jours, au moins 150 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne dans la Bande de Gaza. Derrière chacun d’entre eux, il y a des parents, des frères et des sœurs, une famille, des amis, une histoire et même des « followers ». Interdire à nos consœurs et confrères de la presse internationale d’entrer dans la Bande de Gaza, éliminer ceux qui sont sur place, cela permet d’empêcher tout témoignage sur l’enfer que les gens vivent à Gaza, cela permet d’imposer un seul narratif – celui de l’armée israélienne – pour diaboliser les habitants de Gaza et justifier tous les massacres », a déclaré Iyad Alasttal, lors de la cérémonie du prix à Ferney-Voltaire.
« Lorsque l’occupant tue un journaliste, son micro et sa caméra seront portés par un autre journaliste pour transmettre le message et le narratif palestinien », a-t-il ajouté.
« Des enquêtes indépendantes sur ce qui s’apparente à des crimes de guerre sont indispensables pour qu’il n’y ait pas impunité et que leurs responsables soient traduits en justice », a affirmé pour sa part le président de la PEC Blaise Lempen, en rappelant que la résolution 1738 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU condamne les attaques délibérées contre les professionnels des médias et que les Conventions de Genève stipulent que les civils doivent être protégés en toutes circonstances, sans discrimination.
« Le combat contre l’impunité des auteurs de crimes commis à l’encontre des journalistes est aussi le combat de l’opinion publique pour le droit à une information indépendante, plurielle », a souligné Blaise Lempen, en dénonçant les entraves apportées au travail des journalistes dans les territoires palestiniens.
Le Prix PEC est décerné chaque année depuis 2009 et est financé par la Fondation Jordi à hauteur de 5000 francs. La PEC remercie le ministère français de la Culture pour son accueil au Château de Voltaire à Ferney.