Les États-Unis et la Corée du Sud ont appelé la Corée du Nord à retirer ses troupes en Russie, craignant qu’elles ne combattent en Ukraine. Pyongyang a procédé à un tir de missile balistique de catégorie intercontinentale
Quelque 10 000 soldats nord-coréens se trouvent en Russie, sans que leur mission soit clairement identifiée. Le Pentagone a indiqué mardi avoir décelé un « petit nombre » de soldats nord-coréens dans la région russe de Koursk, frontalière avec l’Ukraine.
« Il s’agit de simples affirmations, qui, en l’absence de preuves convaincantes, ne sont là que pour détourner l’attention de problèmes vraiment importants qui menacent la paix et la sécurité internationales », a assuré mercredi Vassili Nebenzia, ambassadeur russe à l’ONU, accusant notamment Washington d’atteindre un nouveau sommet en termes de « désinformation ».
L’ambassadeur ukrainien à l’ONU, Sergiy Kyslytsya, a lui réaffirmé les accusations de Kiev sur la présence de 12 000 soldats nord-coréens en Russie, ajoutant qu’ils devraient « commencer à participer directement aux opérations de combat contre l’Ukraine en novembre ».
Plus tôt dans la journée, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin avait tenu avec son homologue sud-coréen Kim Yong-hyun une conférence au cours de laquelle ils ont appelé la Corée du Nord à « retirer ses troupes de Russie ». Le ministre américain a encore relevé que les soldats nord-coréens se voyaient distribuer des « uniformes et équipements russes », une accusation soutenue par Kiev.
Missile longue portée
Quelques heures après, Pyongyang, qui n’a pas confirmé ou infirmé la présence de troupes en Russie, a tiré selon l’armée sud-coréenne un « missile balistique à longue portée […] en direction de la mer de l’Est », également connue sous le nom de mer du Japon. Ce missile, selon le ministre japonais de la Défense, appartenait à « la classe des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ». « C’était le temps de vol le plus long jamais enregistré (pour un missile nord-coréen). » Séoul a relevé le niveau d’alerte de son armée.
« Le tir d’essai est une action militaire appropriée qui répond pleinement à l’objectif d’informer nos rivaux […] de notre volonté de riposter », a dit Kim Jong Un lors du lancement, a rapporté l’agence d’État nord-coréenne KCNA.
Alliance militaire
Il y a une « forte probabilité » que Pyongyang demande à la Russie des transferts de technologie pour soutenir ses programmes d’armement, ainsi que des satellites de reconnaissance, en échange du déploiement de ses forces, selon le ministre sud-coréen de la Défense.
La Russie et la Corée du Nord ont renforcé leur alliance politique et militaire depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Toutes deux font l’objet de sanctions : Pyongyang pour son programme d’armement nucléaire et Moscou pour sa guerre contre Kiev.