Le président du Réseau panafricaniste Vive l’Afrique Libre, Éric Ella, a salué avec enthousiasme la décision historique prise par les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) — regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger — de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI). Pour lui, cette rupture symbolise une étape supplémentaire dans la quête d’une véritable souveraineté africaine, affranchie des tutelles occidentales.
Une décision saluée comme un acte de souveraineté
« Je félicite les présidents Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani pour leur courage. Ils montrent encore une fois que nos États ne sont plus des vassaux de l’Occident ni de la communauté internationale », a déclaré Éric Ella. Selon le militant panafricaniste, cette sortie de la CPI doit être interprétée comme une volonté de rompre avec les mécanismes de domination hérités du néocolonialisme.
Une critique de la Cour pénale internationale
Dans son intervention, Éric Ella a vivement critiqué le fonctionnement de la CPI, qu’il qualifie « d’outil de répression sélective ». « Plus de 35 % des affaires jugées concernent des Africains, alors que des dirigeants d’autres continents, pourtant impliqués dans des crimes documentés, continuent de circuler librement », a-t-il dénoncé.
Pour illustrer son propos, il a évoqué l’exemple d’Israël : « Malgré les bombardements au Yémen, en Iran, au Liban ou encore à Gaza, aucun dirigeant israélien n’a été inquiété par la CPI. Par contre, sur le continent africain, ce sont nos présidents, nos leaders, qui se retrouvent systématiquement ciblés ».
Vers une justice africaine ?
Le président du réseau Vive l’Afrique Libre appelle désormais les États africains à mettre en place leurs propres mécanismes judiciaires, capables de juger avec équité et indépendance les crimes sur le continent. « Nous devons construire une justice africaine, adaptée à nos réalités, respectueuse de notre dignité, et qui ne soit pas instrumentalisée par des puissances extérieures », a-t-il insisté.
Une dynamique panafricaine
Pour Éric Ella, la démarche du Mali, du Burkina Faso et du Niger s’inscrit dans une dynamique plus large de reconquête de la souveraineté africaine. Après leur retrait de la CEDEAO et la création de l’AES, ce nouveau pas démontre, selon lui, la volonté de ces pays d’écrire une nouvelle page de l’histoire africaine. « L’Afrique n’a pas besoin d’une indépendance guidée depuis Paris ou Washington. Nous avons besoin d’une véritable indépendance, pensée et conduite par nos peuples », a conclu le militant panafricaniste, fier de ce nouvel exploit des dirigeants à la tête des pays de l’AES.
CMM