Dans une interview diffusée dimanche, Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, estime que les bombardements américains sur les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan ont causé des «dommages importants mais pas complets».
L’Iran disposera des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici « quelques mois », a déclaré le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans une interview à la chaîne américaine CBS qui sera diffusée dimanche 29 juin et enregistrée vendredi.
Près d’une semaine après les bombardements américains sur les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, tous s’accordent, même Téhéran, à dire que ces centrales ont été considérablement endommagées, mais des questions demeurent sur l’efficacité réelle de ces frappes. Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a par exemple suggéré que le programme nucléaire iranien avait été retardé de « plusieurs décennies ».
« Il y a eu des dommages importants mais pas complets. (…) Ils peuvent avoir (…), en quelques mois je dirais, des centrifugeuses en action pour produire de l’uranium enrichi », a affirmé M. Grossi dans l’interview.
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Inquiétude internationale
Autre enjeu-clé : le sort des stocks de plus de 400 kilos d’uranium enrichi à 60 %, qui pourraient servir, en théorie, à fabriquer plus de neuf bombes atomiques si le taux était porté à 90 %.
Dans une interview qui sera diffusée dimanche sur la chaîne américaine Fox News, dans le programme « Sunday Morning Futures », Donald Trump a, lui, assuré que les stocks d’uranium iraniens n’avaient pas été déplacés avant les frappes américaines.
« C’est une chose très difficile à faire et nous n’avons pas prévenu » avant de bombarder, a-t-il souligné, selon des extraits de l’interview. « Ils n’ont rien bougé. »
Les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas vu ces réserves depuis le 10 juin, d’où les demandes de l’agence onusienne pour accéder aux sites et au stock iraniens. Or le Parlement iranien a voté en faveur d’une suspension de la coopération avec l’AIEA, et le Conseil des gardiens, chargé d’examiner la législation en Iran, a approuvé jeudi le texte de loi, qui doit être transmis à la présidence pour sa ratification.
La production nucléaire iranienne demeure, malgré les frappes américaines
« C’est leur loi, leur Parlement, mais il y a ici des implications légales. Un traité international doit, bien entendu, avoir préséance. Vous ne pouvez pas invoquer une loi nationale pour ne pas respecter un traité international », a relevé M. Grossi. « Nous soutenons les efforts cruciaux de vérification et de surveillance de l’AIEA en Iran », a assuré, samedi 28 juin sur X, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Il a également appelé l’Iran à « assurer la sûreté et la sécurité du personnel » de l’organisation.
Francisco LAWSON
L’AIEA contredit Donald Trump : les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan ont causé des «dommages importants mais pas complets».

Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde