L’Afrique de l’ouest nouvelle plaque tournante du trafic de cocaïne des criminels des Balkans

Sénégal, Guinée… L’Afrique de l’Ouest, nouvelle plateforme logistique du trafic de cocaïne des criminels des Balkans
Face au « renforcement des contrôles le long des routes directes de trafic », l’Afrique de l’Ouest est devenue un nœud important dans le trafic mondial de cocaïne.

Des groupes criminels, venus de l’ouest des Balkans, ont acquis une puissance méconnue, a révélé le 25 août l’ONG Global Initiative against Transational Organized Crime (GI-TOC).

Près de six tonnes de cocaïne saisies au large de l’Afrique de l’ouest par la Marine française… C’est la dernière prise annoncée début septembre par la France, lorsqu’une de ses frégates a saisi, le 29 août, 5.919 kg de cocaïne à bord d’un navire de pêche. La drogue est d’une valeur marchande de 320 millions d’euros.

La lutte contre les trafics de drogues se joue à l’échelle internationale, comme dans cette opération en haute mer menée dans le cadre de la mission Corymbe dans le Golfe de Guinée en coopération entre les agences française, britannique et américaine.

L’Afrique de l’Ouest occupe une place centrale dans les réseaux de trafics de stupéfiants transnationaux et transcontinentaux. Depuis les années 1990, la sous-région est un nœud important dans le trafic mondial, mais son rôle s’est considérablement accru depuis 2019, selon un rapport de Global Initiative against Transational Organized Crime (GI-TOC).

Et le cas de la cocaïne est particulièrement éclairant. Les États côtiers ouest-africains sont ciblés, à savoir le Sénégal, la Sierra-Leone, la Guinée, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Liberia. Les trafics par voie maritime sont les mieux documentés.

Selon les experts de GI-TOC, des groupes criminels organisés acheminent des cargaisons de plusieurs tonnes de cocaïne du Brésil et ailleurs en Amérique latine vers l’Europe et d’autres marchés de consommation. Mais c’est en Afrique de l’Ouest que ces trafiquants ont établi leurs plateforme logistique, de stockage et de redistribution. Cela ne veut pas dire qu’ils sont les plus gros trafiquants dans la sous-région, mais ils sont très puissants et en pleine expansion à l’échelle globale.

Des groupes criminels monténégrins et albanophones
Selon GI-TOC, il s’agit de groupes criminels organisés venus des Balkans occidentaux qui sont « parmi les plus dangereux et les plus sophistiqués au monde ». Jusqu’à aujourd’hui, ils sont « passés largement inaperçus », précise l’ONG.

« Ces groupes se sont tournés vers l’Afrique de l’Ouest en raison de la hausse de la demande de cocaïne en Europe, du renforcement des contrôles le long des routes directes de trafic vers l’Europe et du resserrement de leurs partenariats avec les cartels latino-américains, en particulier le Primeiro Comando da Capital (PCC) au Brésil », explique Fatjona Mejdini, directrice de l’Observatoire des Economies Illicites en Europe du Sud-Est de GI-TOC.

La présence de ces groupes et de ce trafic accroît le fléau corruption dans la région qui cible des vulnérabilités au sein des forces de l’ordre, des opérateurs portuaires et des services de sécurité. Le communiqué de la préfecture maritime français ne donne pas d’informations sur le pavillon du navire intercepté ni sur l’équipage.

Dans son rapport, GI-TOC cite quelques uns des principaux groupes venus de l’ouest des Balkans qui agissent en Afrique de l’ouest. Deux clans rivaux viennent du Monténegro, Kavač et Škaljari.

Un autre ensemble identifié est celui de groupes albanophones. Ils sont implantés en Espagne et au Brésil et opèrent aussi au Sénégal et en Gambie. Ils collaborent parfois avec la mafia italienne Ndrangheta ou le cartel brésilien PCC. Reste que ces groupes pourraient aussi opérer de façon plus indépendante à l’avenir.

CMM

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