📌 Tunisie
*Le Président de la République appelé par le Syndicat des Journalistes à respecter l’indépendance des médias
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*Paris, le 05 août 2023*
Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a appelé vendredi dernier, dans un communiqué, le Président de la République, Kais Saied, à respecter l’indépendance des médias et à cesser d’interférer sur le contenu.
Selon le même communiqué, le syndicat a demandé au Président de la République de mettre en œuvre la loi relative aux nominations des responsables à la tête des institutions publiques des médias, notamment la radio et la télévision, et de « respecter l’indépendance des médias publics et privés, et de s’éloigner de la politique de nominations projetée dans laquelle le Président de la République s’appuyait essentiellement sur des symboles de propagande et de désinformation.
Il est à noter que le Président de la République, Kais Saied a déclaré lors de sa rencontre, vendredi, au Palais de Carthage, avec le Président Directeur Général de la Télévision Tunisienne, Awatef Dali, que »L’institution nationale doit être au service de Tunisiens (femmes et hommes), pas au service des lobbies qui se cachent dans les coulisses », estimant qu’ »un certain nombre des programmes à l’agencement de l’actualité dans les bulletins d’information de la télévision tunisienne (Al-Wataniya 1) sont modifiés ».
Toujours dans le même communiqué, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a affirmé que les médias publics-autant que des institutions publiques doivent informer les citoyens et exprimer leurs demandes et préoccupations dans le cadre de l’objectivité, et de ne pas être le porte-parole de la propagande du pouvoir.
Dans ce contexte, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens a souligné que la tâche de modifier et de réviser les contenus des médias ne relève pas du pouvoir exécutif, mais plutôt du rôle des comités de rédaction au sein des institutions.
Le Syndicat National des Journalistes a rappelé que la télévision tunisienne en particulier et le reste des institutions médiatiques publiques en général doivent faire face à ces »pratiques et dérives dangereuses et à toutes les tentatives d’employer le service public au service de l’autorité ou de quelque partie que ce soit ».
Enfin, le Syndicat National des Journalistes a estimé que »l’ingérence opérée par le Président de la République s’inscrit dans un contexte complet de censure des médias publics, de plaidoyer, et d’atteinte au principe de pluralisme, de diversité et d’objectivité », notamment à la radio tunisienne et à l’agence Tunis Afrique Presse, outre les pratiques d’exclusion représentées, principalement, dans l’empêchement de la société civile et des forces politiques d’apparaître à la télévision tunisienne financée par les contribuables, selon le même communiqué.
Ikhlasse Hamrouni